RICHELIEU : gouverner par la raison et la raison d'Etat, en 25 citations

Publié par Daniel Confland sur 27 Août 2019, 13:18pm

Catégories : #gens connus

Mots-clefs : Cardinal de Richelieu, Etat, politique, raison d'Etat, gouvernement, ministre, Louis XIII, citations.

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Triple portrait de Richelieu par Philippe de Champaigne (et son atelier), London Gallery, Wikipédia CC.

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Armand Jean du Plessis, Duc et Cardinal de Richelieu

(1585-1642)

C'est peu dire que Richelieu se donna totalement à ses devoirs d'Etat et au service du Roi, pendant les dix-huit ans qu'il passa au pouvoir. Seule la mort interrompit le cours de son règne et de son influence. Comme il le souligna, "la mort n'est qu'un instant mais la vie en a mille". Et il mit heureusement en pratique cette maxime. Et de fait, Richelieu ne fut pas un théoricien de la politique mais un praticien inlassable de l'action sous toutes ses formes. Si le service loyal de la monarchie le meut, c'est la grandeur de la France qui l'habite, ce qui reviendrait au même n'était la "faiblesse" de Louis XIII qui conduisit le Cardinal à "transcender" les désirs royaux. La mise en pratique de ce dessein passe pour Richelieu par la Raison, à savoir l'action politique dépourvue de toute passion, à l'exception de l'affection pour le peuple. Mais pour lever les obstacles, mettre au pas les adversaires à l'intérieur du Royaume et les ennemis à l'extérieur, il faut être inébranlable dans l'audace, la volonté et la fermeté : ce qui définit la Raison d'Etat, qui doit s'imposer à tous et partout.

Pour parvenir à ses fins, Richelieu emploie toutes les armes de l'art politique poussé à l'extrême : la volonté, bien sûr, l'autorité de la gouvernance, la vision, l'anticipation, l'affirmation d'objectifs et de tactiques, la séduction, la gratification, la punition, la dissimulation, la ruse, etc.

Richelieu engagea la France vers l'absolutisme du règne suivant, mais fut aussi un agent important de la modernisation du pays. La place éminente laissée par le Cardinal dans l'Histoire est ainsi celle d'un grand homme d'Etat. L'écrivain Henri Blaze de Bury (1813-1888) (*) rend grâce à son action en affirmant que "le plus grand service (qu'ait) rendu à la France (le faible Louis XIII) est d'avoir maintenu Richelieu au pouvoir." Le roi lui-même ne cache pas l'admiration qu'il porte à son grand Ministre : "C'est le plus grand serviteur que jamais la France ait eu." (*) Quant au général de Gaulle, il se fait plus dithyrambique à son égard et moins sévère avec le roi : "En dépit de tous, sinon de tout, l'action du cardinal conjuguée avec celle du roi (a) été décisive pour l'avenir du pays en l'engageant dans la voie qui allait faire de lui un état moderne." (*) Un seul bémol au concert de louanges en général dédié à Richelieu, encore qu'il s'agisse d'une épitaphe quelque peu ironique composée par Isaac de Benserade, poète précieux contemporain et courtisan pourtant pensionné par le Cardinal :

"Ci-gît un fameux Cardinal
Qui fit plus de mal que de bien
Le bien qu'il fit, il le fit mal,
Le mal qu'il fit, il le fit bien." (*)

Daniel Confland

(*) Ces réflexions sont extraites du site l'Histoire en citations.

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Richelieu : ses citations sur l'art de gouverner

- En la voie de l'honneur et de la gloire, ne s'avancer pas à pas et ne s'élever pas, c'est reculer de déchoir.

- Rendre à la France les frontières que la nature lui a assignées, confondre la Gaule avec la France et, partout où fut la Gaule antique, la reconstituer.

- La politique consiste à rendre possible ce qui est nécessaire.

- La raison doit être la règle et la conduite d'un Etat.

- Rien n'est plus nécessaire au gouvernement d'un Etat que la prévoyance, puisque par son moyen, on peut aisément prévenir beaucoup de maux, qui ne se peuvent guérir qu'avec de grandes difficultés quand ils sont arrivés.

"Qui prévoit de loin ne fait rien par précipitation." (Richelieu)

- En matière d'Etat, il faut tirer profit de toutes choses, et ce qui peut être utile ne doit jamais être méprisé.

- En matière de crime d'Etat, il faut fermer la porte à la pitié et mépriser les plaintes des personnes intéressées et les discours d'une populace ignorante, qui blâme quelquefois ce qui lui est plus utile.

- L'autorité contraint à l'obéissance, mais la raison y persuade.

- Nul ne voit jamais si clair aux affaires d'autrui que celui à qui elles touchent le plus.