Mots-clefs : histoire de France, histoire, rois, royauté, empereurs, trône, règne, citations, aphorismes.
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Louis XV (1710 - 1794)
" Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! "
Contexte historique : Retour sur image, en l'occurence le plan de la bataille de Fontenoy ci-dessous. Nous sommes ce 11 mai 1745 à proximité de Tournai, en plein conflit opposant les "alliés" : anglais, hollandais, autrichiens, hanovriens (prussiens) aux français du Maréchal de Saxe. Comme toujours dans ces guerres du nord, il ne s'agit pas uniquement de guerres de positions mais aussi de revendications territoriales. En face, c'est le duc de Cumberland qui commande les troupes alliées. Le combat commence par d'intenses duels d'artillerie, à l'avantage des français. Mais il faut bien engager le combat entre les infanteries. Un officier anglais, approchant des lignes françaises avec son bataillon nargue l'adversaire en levant une flasque d'alcool pour boire à leur santé...ou à leur mort, on ne sait...Ce que les français prennent fort mal. Croyant que les anglo-hanovriens les invitent à tirer par ce geste, les officiers français rétorquent, selon le récit publié par Voltaire par la suite : " Monsieur, nous n'en ferons rien ! Tirez vous-mêmes.".
Portée par la chronique et l'imagerie populaire, la formule deviendra célèbre sous la forme : " Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! ".
Etrangement, Louis XV rend la plupart de ses conquêtes quand est signée la paix d'Aix-la-Chapelle en 1748. A l'inverse du roi de Prusse, qui conserve la Silésie conquise sur l'Autriche. En France, on résume avec amertume ce renoncement par une formule passée dans le langage populaire ; " Travailler pour le roi de Prusse.".
Louis XVI (1754-1793)
" Il faut une âme atroce pour verser le sang de ses sujets, pour opposer une résistance et amener une guerre civile en France (...). Pour réussir, il fallait le coeur de Néron et l'âme de Caligula."
Le contexte historique : les 20 et 21 juin 1791, le roi s'enfuit à Varennes avec sa
famille dans l'espoir de rejoindre Montmédy, avant-poste des émigrés réfugiés à Coblence. C'est un terrible échec, comme l'on sait. Assigné en résidence au Palais des Tuilleries à son retour à Paris, le roi écrit le 3 juillet une lettre au Marquis de Bouillé, l'un des organisateurs de l'opération de Varennes, qui lui suggère une intervention des autres souverains pour le faire libérer. Louis XVI fournit dans cette missive les raisons de son refus. Aux Tuileries :
" Sous la surveillance du peuple ". (le roi) entend les parisiens hurler des injures derrière les grilles de la place Louis XV, rebaptisée place de la Révolution (aujourd’hui, place de la Concorde). La foule enragée menace de tuer « le roi traître » et son « Autrichienne ». « Plus de monarchie ! Plus de tyrans ! ». Certains pensent à un régent, qui serait Philippe d’Orléans, cousin du roi et qui se dit patriote."
Extrait du site L'histoire en citations.
(Image : Louis XVI par Antoine François Callet, 1786, Musée Carnavalet ).
"Qu'est-ce que l'Histoire, sinon une fable sur laquelle tout le monde est d'accord." (Napoléon Bonaparte).
Napoléon Ier (1769-1821)
" Le boulet de canon qui me tuera n'est pas encore fondu."
Contexte historique :
Pour l'Empereur - on est dans la dernière ligne droite de la Campagne de France -, la fin est proche. Pendant sa retraite, il vient de livrer 5 batailles en cinq jours. Avec ce qui reste de la Grande Armée une centaine de kilomètres ont été parcourus avant d'arriver à Guignes (actuelle Seine et Marne) le 16 février 1814. De là, les troupes partent sur Mormant, puis Nangis et enfin Montereau, au confluent de l'Yonne et de la Seine, atteinte le 18 février. La bataille se déroule là contre les coalisés autrichiens et wurtembergeois.
Les combats sont acharnés, la cavalerie multiplie les charges. Pour galvaniser les troupes l'Empereur prononce sa célèbre phrase. Mais la victoire est au bout, et c'est la dernière du règne napoléonien.
Source : http://www.destination-napoleon.eu/48-0-Montereau-Fault-Yonne.html
Image : statue équestre de Napoléon à Montereau, oeuvre de Charles-Pierre-Victor Pajol, fils du général Pajol qui mena une charge héroïque et décisive dans la bataille.
Louis XVIII (1755-1824)
"L'exactitude est la politesse des rois."
Contexte historique : c'est le premier roi de la Restauration. Il règne une première fois du 6 avril 1814 au 20 mars 1815 puis, après le retour raté de Napoléon, du 8 juillet 1815 à sa mort en 1824. C'est un souverain quasi obèse, qui souffre de goutte et se déplace difficilement. A son actif, il manie l'humour avec facilité. Il possède une autre qualité, mais qu'il cultive de façon presque obsessionnelle : l'exactitude. Alors qu'il est à l'agonie, il conjugue ses deux traits de caractère en s'exclamant : " Finissons-en, Charles attend."
Ce Charles qu'il ne faut pas lanterner n'est autre que Monsieur Frère, futur Charles X, dont l'impatience à vouloir régner était connue de tous.
"Les Poires", par Daumier, caricature reflétant la détérioration de la popularité de Louis XVIII, image Hannibal, Wikipédia CC.
Charles X (1756-1836)
"J'ai mes vieilles idées, je veux mourir avec elles."
Contexte historique : arrivé au trône en 1824, le monarque est fervent catholique et "ultra-royaliste", parti dont il prend la tête pendant le règne de Louis XVIII. La phrase ci-dessus est en quelque sorte sa maxime de vie, à la fois Morale et principe d'action. Ses menées visent de fait à rétablir l'Ancien Régime. Sa première mesure est de renouer avec la tradition monarchique en se faisant sacrer à Reims. Au fil du temps la "Réaction", dénoncée par la bourgeoisie libérale, prend forme : "milliard des émigrés" (l'indemnisation des nobles spoliés de leurs biens pendant la Révolution), renvoi des ministres libéraux, restauration de l'influence de l'église, mesures contre la liberté de la presse, réduction du nombre d'électeurs au détriment des libéraux. En 1830, lors des journées des 27, 28 et 29 juillet - "Les Trois Glorieuses", la bourgeoise pousse le peuple parisien à l'insurrection et des barricades se dressent dans les rues. Le roi est renversé et part en exil. La grande bourgeoisie, qui souhaite seulement participer pleinement au pouvoir sans pour autant instaurer une République, aspire à une monarchie constitutionnelle. Thiers, La Fayette et Talleyrand manoeuvrent en sous-main pour porter sur le trône le représentant de la branche "Orléans" des Bourbons. Ce sera Louis-Philippe, "Roi des Français" et la Monarchie de Juillet.
Source: http://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/journ%C3%A9es_de_juillet_1830/126253
Louis-Philippe Ier (1773-1850)
"Nous chercherons à nous tenir dans un juste milieu, également éloigné des excès du pouvoir populaire et des abus du pouvoir royal."
Contexte historique : le nouveau roi est le fils de Philippe-Egalité, qui a voté la mort de Louis XVI. Il a combattu à Valmy et Jemmapes. Au départ peu suspect d'absolutisme, il se présente comme un roi-citoyen. Il reprend d'ailleurs à son compte la Charte constitutionnelle de Louis XVIII, en la libéralisant par l'augmentation du nombre d'électeurs, porté à 200.000, ce qui satisfait la haute bourgeoisie mais pas la petite et moyenne. Le pays est modernisé (généralisation de l'instruction primaire, développement des voies de communication, essor industriel), sous l'impulsion du ministre Guizot. Mais cette modernisation a aussi pour conséquence la montée en puissance des idées progressistes et leur diffusion dans la bourgeoisie commerçante et artisanale, et au sein des couches populaires où les ouvriers progressent en nombre. En réaction, le roi a recours à davantage de conservatisme. Les républicains, même modérés, s'estiment trompés, et le mécontentement politique se double d'une crise économique vers la fin du règne. Des " banquets" républicains contournent les lois d'interdiction des réunions polittiques. Le 21 février 1848, des barricades s'érigent dans la capitale où défilent des cortèges de manifestants. Le roi cède, puis abdique le 24. Dans la foulée, la République est proclamée.
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