Guillaume de Nassau, prince d’Orange, dit Guillaume le Taciturne (1533-1584), entre à la Cour de l’Empereur Charles Quint en 1544 et devient l’un de ses familiers. Charles de Habsbourg compte alors parmi les possessions du Saint Empire les Pays-Bas, la Belgique et le nord de la France, qui forment les Pays-Bas espagnols. En 1555, Charles abdique ses droits sur les Pays-Bas en faveur de son fils Philippe II (il lui cédera aussi l’Espagne l’année suivante).
Jusqu’alors, Guillaume était fidèle à Charles Quint, qui avait maintenu un relatif climat de tolérance entre les communautés catholiques et protestantes. La situation change avec Philippe, qui s’engage dans une politique répressive à l’égard des protestants. Guillaume de Nassau, qui avait été nommé représentant du roi en 1559 (Staathouder), mais n’avait pas manifesté d’opposition aux premières mesures (d’où son surnom de « taciturne »), finit par s’y opposer. La politique fiscale royale et la révision à la baisse de plusieurs chartes de libertés régionales est aussi en cause dans le déclenchement d’une révolte qui vise progressivement la présence espagnole elle-même. Guillaume démissionne de ses fonctions de Staathouder. En 1567, Philippe envoie des troupes, ce qui déclenche une guerre de 80 ans. De 1581 à sa mort, Guillaume redevient Staathouder et est à la tête de la lutte.
A l’issue de ce conflit, les provinces du nord -les Province- Unies- acquièrent leur indépendance, les pays du sud - la Belgique - revenant sous domination espagnole. De ce fait, tout en étant considéré comme l’un des pères de la nation néerlandaise, nombre d’historiens considèrent que le bilan du prince d’Orange est mitigé.
La citation :
La véritable citation que j’ai détournée est archi-connue : « Il n’est pas nécessaire (ou point n'est besoin) d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer ». A noter que des linguistes estiment qu'il faut comprendre le verbe "espérer" dans le sens de "attendre".
Le problème est que la phrase n’a probablement jamais été prononcée par Guillaume. Bien des historiens en donnent généralement la paternité au Duc de Bourgogne Charles le Téméraire, dont Charles Quint était l’arrière- petit-fils. Son attribution à Guillaume n’est sans doute pas sans rapport avec la proximité entre Charles Quint et son familier à la Cour de Bruxelles.
En revanche, on peut sans conteste attribuer à Guillaume d’Orange-Nassau sa devise : « Je maintiendrai », puisqu’elle encore celle des PaysBas. Il en va de même pour une autre formule prononcée en 1564 devant le « Gouvernement » du pays : « Je ne peux pas admettre que les souverains veuillent régner sur la conscience de leurs sujets et qu'ils leur enlèvent la liberté de croyance et de religion ». On y trouve le ferment de son combat contre Philippe II.
Notons enfin que la phrase de Guillaume ou de l'authentique auteur de la citation a quelques accointances avec d'autres formules exprimant la volonté, que ce soit les françaises "Quand on veut, on peut !", ou "Impossible n'est pas français", ou l'anglaise : " Where is a will, there is way".
Parmi les sources (licence CC-BY-SA 2.0)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_Ier_d%27Orange-Nassau