Eloge de la gentillesse : un texte et des citations d'auteurs

Après l'Eloge de la magnanimité (article du 24 janvier 2015, http://www.citons-precis.com/2015/01/mot-clef-magnanimite.html ),

et l'Eloge de l'élégance (article du 31 mai 2015, http://www.citons-precis.com/2015/05/eloge-de-l-elegance.html ),

voici un troisième item consacré à l'Eloge de la gentillesse !

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Curieuse qualité que la gentillesse, tantôt vantée comme l'égale de la bienveillance et de la bonhommie, véritable antichambre de qualités plus élevées, comme la noblesse de coeur et la bonté (Sophocle ne proclame-t-il pas précisément que " la gentillesse donne naissance à la bonté "...), tantôt vue comme l'apanage de caractères faibles, trop doux pour se faire respecter parmi les loups ! " Untel est trop gentil ", dit-on !

Quant à celui que l'on désigne par la formule : " Ce n'est pas un méchant bougre ! ", il lui revient en revanche de pouvoir mieux faire s'il veut devenir " un gentil garçon ".

Alors complétons le tableau pour rendre grâce à cette qualté trop méconnue, la gentillesse, en lui composant cet éloge personnel !

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        Au panthéon des qualités humaines, la gentillesse devrait figurer en haut des marches. Le gentil est bienveillant, affable, sympathique. Mieux que le chic type où perce l’élégance désinvolte et charmeuse du « bon chic bon genre », le gentil est ouvert, attentif à l’autre et rien moins que méchant ce qui va sans dire. Au moindre coup d’œil, on aperçoit sa bonhomie souriante. Mais il ne faudrait pas prendre le gentil pour le ravi de service, le fada, en un mot l’idiot du village qui, parce qu’il est aimable camperait le niais dans on ne sait quel conte. Que non ! On côtoie à foison des gentils performants, des gentils habiles, d’autres de grande intelligence, et même des gentils géniaux. Les gentils ne manquent pas d’ambition ni de chance à pouvoir l’assouvir, car une fois que les féroces, les tueurs, les voraces du monde de l’activisme économique se sont entretués pour le pouvoir, il advient qu’on leur laisse le champ libre, arriver au sommet et réussir. Rien n’empêche à ce stade le gentil de se montrer fin stratège, d’anticiper avant les autres, d’être hardi capitaine, ni d’avoir la fibre sociale qui emporte l’adhésion des hommes. Et si quelques mécontents professionnels, des frustrés, des jaloux, le taxent d’hypocrisie, veulent le présenter en dirigeant odieux, ce médiocre dénigrement, loin de le desservir, lui fournira l’onction de ses pairs qui par moment lui manque, sans ternir son image auprès de ses troupes. Car le gentil, quoiqu’on en fasse accroire a au total bon fond, à l’intérieur comme en surface !

Daniel Confland

L'éloge de la gentillesse en aphorismes...

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Nota : De l'éloge, on pourrait dire, en paraphrasant Jules Renard, que lorsqu'on loue quelqu'un, il semble qu'on se dénigre un peu ! La modération dans l'éloge s'impose donc; à l'égal de celle qu'on recommande pour l'alcool...

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