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Citons-precis.com

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Citations, aphorismes, maximes, sentences, pensées poétiques...

Les "Gattazismes", ou les aphorismes d'Yvon Gattaz, ancien Président du CNPF

Publié par Daniel Confland sur 8 Août 2015, 10:14am

Catégories : #textes, #gens connus

 

 

Un expert en Gattazismes, ces aphorismes sur l'entreprise et les chefs d'entreprise, le social et l'économie en général...

Un court article de Laurent Telo paru dans le M Le Magazine du Monde du 15 novembre 2014 évoque les « Paroles des Patrons », ces Présidents du CNPF puis du MEDEF au verbe haut, provocateurs par emploi sinon par goût. Il nous remet en mémoire les aphorismes que prisait le père du fils, j’ai nommé Yvon Gattaz, Président du CNPF de 1981 à 1986. Ce dernier dénommait ainsi sans fausse modestie ses « gattazismes » dont il parsemait abondamment ouvrages, discours officiels et dîners en ville, au grand dam de certains, ses pairs du CNPF, les politiciens et les syndicalistes, et à la grande joie de certains, également chefs d’entreprise, politiciens et syndicalistes. Les âmes effarouchées sont légion au bal des hypocrites.

En fait, Yvon Gattaz s’enorgueillissait d’une noble ambition : mettre de l’humour dans le sérieux en toute entreprise. Il voulait pourfendre les sots, les pisse-froid, les chafouins, les chagrineux qui prennent un air de grande gravité dès le seuil franchi d’une salle de réunion ou d’un conseil d’administration : « Malheur à ceux qui, dans un implacable avilissement séquentiel, prennent le mot d’esprit pour un jeu de mots, un jeu de mots pour un calembour et le calembour pour une plaisanterie de garçon de bain ». Dans son livre paru en 2006 sous le titre « Mes vies d’entrepreneur » (Fayard), dont on a extrait cette formule, Yvon Gattaz s’insurge aussi contre ceux qui ont rabaissé ses gattazismes en parlant tantôt de « gattazeries » (Jean-Pierre Prouteau, Secrétaire d’Etat aux PME, en 1978), la terminaison en « ies » lui paraissant plus péjorative que celle en « ismes », aux vertus théorisantes, ou pire, les « gattazinades », terme employé en 2003 par Jean-Pierre Raffarin, et qui lui rappelait trop sans doute la dérision des «mazzarinades».

Mais je sens l’impatience du lecteur grandir ! Que sont donc ces gattazismes que deux paragraphes n’ont pas encore permis de décrire… Eh bien, en voilà un certain nombre :

(Pour la succession des entreprises familiales) , les patrons se partagent en deux catégories : ceux qui croient que le génie est héréditaire et ceux qui n'ont pas d'enfants.

Les rêveurs politisés souhaitent simultanément le succès de l'entreprise et la disparition de l'entrepreneur.

Le vrai progrès social, c'est l'emploi.

Un jeune chômeur qui crée un entreprise, c'est un chômeur de moins, mais surtout un employeur de plus.

Pour créer une entreprise, il suffit d’avoir 10 % de finances, 10% de compétences, 40 % de vaillance, 40% d’inconscience.

Le syndicalisme : l'aventure près d'un guichet de la Sécurité sociale...

Le malheur est dans le prêt.

Un kilogramme d’abeilles est plus efficace qu’un kilogramme d’éléphant.

Tout salaire mérite travail !

L'égalitarisme n'est que l'expression vertueuse de la jalousie sociale.

Les syndicats affirment que l'expression "flexibilité sociale" a été inventée par un ingénieur - Yvon Gattaz - qui confondait le social et la résistance des matériaux.

Les ingénieurs, c'est comme l'appendicite : cela ne sert à rien mais on les connaît au moment des crises.

Les thèses et les traités sont comme les nuits : plus ils sont profonds moins on n'y voit clair.

L'entreprise n'a pas besoin d'aides, elle a besoin d'air.

Un chef ne doit pas crier "en avant", mais "suivez-moi" !

Les prévisionnistes prennent généralement la tangente pour la courbe.

Avoir des idées définitivement claires dans un environnement définitivement flou est un risque inquiétant.

Certains super diplômés comprennent tout et n'en font rien.

Les grands diplômés prétendent savoir gérer la complexité, les entrepreneurs tentent de gérer les incertitudes.

Dans start-up, "start" c'est bien, "up" c'est mieux !

Les technocrates de droite pèchent par suffisance, les technocrates de gauche par insuffisance.

Les fumeurs de cigares du CNPF se partagent en deux catégories : ceux qui avalent la fumée, et ceux qui la font avaler aux autres.

Autrefois, les jeunes travaillaient avec ferveur, aujourd'hui avec serveur...

Le secret de l'entreprise : gouverner de loin et gérer de près.

Encore un dernier trait,

la définition du CNPF selon Gattaz : «Ce n’Est Pas Facile !». Il est permis de penser que Pierre le fils, présentement à la tête du principal syndicat patronal,  rumine parfois, entre provocations et gaffes plus ou moins calculées, sur le sens à donner à l’acronyme MEDEF.

« Mes Entreprises Délocalisent Et Ferment », pourrait hélas convenir !

Daniel CONFLAND

 

Notes

+ Yvon Gattaz est membre de l'Institut (Académie des Sciences morales et politiques).

+ Cet article, légèrement remanié, est extrait de celui que j'ai publié sur le site ACTUFINANCE, le 18 novembre 2014, sous le titre : " Yvon Gattaz, ancien Président du CNPF, expert patenté en Gattazismes ".

http://www.actufinance.fr/actu/yvon-gattaz-6964674.html

 Ayant eu connaissance de cet article, le Président Gattaz m'a depuis aimablement fait           parvenir  une liste très complète de ses gattazismes publiés dans trois de ses principaux ouvrages : " Les hommes en gris ", "La fin des patrons ", et " Les patrons reviennnent ". Je l'en remercie. Les aphorismes du présent article forment une sélection, à laquelle j'ai ajouté quelques citations tirées de ses discours et interviews.

+ Revoir et revoir les articles :  cet article sur les gattazismes est l'occasion pour le lecteur de se reporter à un article de février 2015 consacré à la bataille d'Azincourt (Azincour, la défaite des chevaliers en armure); j'y citais déjà une formule d'Yvon Gattaz, où il faisait le parallèle entre la défaite française et la faiblesse de certaines entreprises, souffrant d'un manque patent de flexibilité, alors qu'elles doivent être agiles pour s'adapter et survivre.

" En 1415 la défaite d'Azincourt a prouvé que la flexibilité (des archers anglais) était plus efficace que la rigidité (des armures de nos chevaliers) ".

http://www.citons-precis.com/2015/02/mots-clefs-bataille-azincourt-entreprise-aphorisme-pensee-poetique.html

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