Auguste Rodin, sculpteur de chair et d'âme : l'uvre et l'homme, une poésie (Daniel Confland), des anecdotes et des citations du Maître lui-même.
Mots-clefs : Auguste Rodin, sculpture, statues, art, musée Rodin, citations.
Une première version de cet article a été publiée sur le blog en novembre 2015.
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Le texte du poème :
La sculpture
Daniel Confland
C'est un grossier personnage
Un être de peu de fois
Sous nos yeux
Se dessinent les siens
Il prend forme, il prend corps
Il prend vie
L'esprit sort de l'albâtre
L'ébauche se fait œuvre...
Dans l'antre de Rodin.
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Rodin en quelques dates et anecdotes
Les débuts, les premiers succès
Mots-clefs : Beaux-arts, académisme, néo-classique, sculptures.
1857 - Rodin passe le concours de l'Ecole des Beaux-arts. Il réussit l'épreuve de dessin mais échoue à celle de sculpture, son manque de culture humaniste le desservant ainsi qu'une manière peu "académique" au regard du style néo-classique alors en vogue. Pour vivre, il se fait alors assistant de sculpteurs-staffeurs dans divers ateliers.
1862 - La mort de sa soeur Maria émeut fortement l'artiste qui entre comme novice au sein de la congrétation du Très-Saint-Sacrement. Il y reste un an mais le père Eymard, plutôt que d'entrer dans les ordres, lui conseille de suivre sa vocation artistique. Le buste que Rodin réalise du Père Eymard n'a sûrement pas l'heur de plaire puisqu'on le relègue au grenier !
1877 - Cette année est celle de la première grande oeuvre de Rodin, "l'Age d'Airain". D'abord présentée à Bruxelles où elle suscite beaucoup de critiques, cette sculptue en plâtre d'un jeune homme est ensuite soumise au Salon des artistes français de Paris. Tellement de vie en émane, que Rodin est accusé d'avoir fait un moulage de la tête, directement sur un modèle humain. La polémique qui s'ensuit -l'artiste se défendant ardemment- révèle en fait au public le talent d'un artiste injustement méconnu jusqu'à ce jour. Les commandes affluent, sculptures pour organismes publics ou portraits mondains.
Les grandes oeuvres, l'histoire du "Balzac"
Mots-clefs : statue de Balsac, Falquière.
1891-1897 - C'est au cours de cette période que débute et se développe ce qu'on peut appeler "L'affaire de la statue de Balzac". L'idée d'ériger, à la mort de l'écrivain, une statue de 3m de haut, revient à Alexandre Dumas père. La première commande, émanant de la Société des Gens de lettres présidée par Zola, est confiée en 1885 à un premier sculpteur qui décède en 1891. Rodin accepte de reprendre le projet. Il se lance dans moult études, dessins, essais. Le temps passe et la Société des Gens de lettres s'inquiète, visite l'atelier à de nombreuses reprises, s'émeut des délais et de cette ébauche "informe" en plâtre représentant un Balzac en robe de chambre. L'oeuvre est en définitive refusée, et défense est faite à Rodin de la couler en bronze. On parlera de seconde Affaire Dreyfus, tant les esprits s'échauffent entre les pro- et les anti-Rodin. En fait, c'est le sculpteur Falguière qui finira par honorer la commande. Quant à la statue de Rodin, elle ne sera coulée en bronze qu'en 1926, après la mort de l'artiste. Deux versions existent : l'une est placée au carrefour Vavin, au croisement du boulevard Raspail et du Boulevard du Montparnasse à Päris; l'autre a été érigée dans le jardin du musée Rodin, près des Invalides. En 1908, l'artiste avait dit de cette sculpture si longtemps marquée par le scandale et les aléas : "Cette œuvre dont on a ri, qu’on a pris soin de bafouer parce qu’on ne pouvait pas la détruire, est la résultante de toute ma vie, le pivot de mon esthétique".
Parmi les sources : https://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste_Rodin,
https://musee-rodin.fr, https://fr.wikipedia.org/wiki/Monument_à_Balzac_(Rodin)
Quelques citations d'Auguste Rodin
Peinture, sculpture, littérature, musique, sont plus proches les unes des autres qu’on ne le croit généralement. Elles expriment toutes les sentiments de l’âme humaine en face de la nature. Il n’y a que les moyens d’expression qui varient.
Un art qui a de la vie ne reproduit pas le passé ; il le continue.
L'art, c'est la plus sublime mission de l'homme, puisque c'est l'exercice de la pensée qui cherche à comprendre le monde et à le faire comprendre.
En somme, les plus purs chefs-d’œuvre sont ceux où l’on ne trouve plus aucun déchet inexpressif de formes, de lignes et de couleurs, mais où tout, absolument tout se résout en pensée et en âme.
Il n'y a réellement ni beau style, ni beau dessin, ni belle couleur : il n'y a qu'une seule beauté, celle de la vérité qui se révèle.
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Sans doute le métier n'est qu'un moyen. Mais l'artiste qui le néglige n'atteindra jamais son but, qui est l'interprétation du sentiment, de l'idée. Il en sera de cet artiste comme d'un cavalier qui oublierait de donner de l'avoine à sa monture.
Il n'y a point de recette pour embellir la nature. Il ne s'agit que de voir.
J'ai toujours essayé de rendre les sentiments intérieurs par la mobilité des muscles.
C'est bien simple, mes dessins sont la clef de mon œuvre,
I choose a block of marble and chop off whatever I don't need.
D'après un entretien à un journal anglais : "Je prends un bloc de marbre et je taille dans tout ce dont je n'ai pas besoin" :
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