Mots-clefs : Jorge Semprun, La Montagne Blanche
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L'auteur
Mots-clefs : guerre d'Espagne, Franco, franquisme
Né à Madrid en 1923, Jorge Semprun Maura est mort à Paris en juin 2011. Sa vie a été marquée par la guerre d'Espagne où était impliqué dans le camp républicain, puis par la déportation à Buchenwald, et enfin par l'exil durant la période franquiste, en particulier en France.. Cet écrivain espagnol a écrit la majeure partie de son oeuvre littéraire en français. Son travail en tant que scénariste pour le cinéma est également abondant et reconnu, et il s'est aussi illustré comme auteur de pièces de théâtre. Homme politique, il a été ministre de la Culture espagnol de 1988 à 1991. Sa sépulture se trouve en Seine-et-marne.
Le roman "La montagne blanche"
Week-end en Normandie. Une maison au bord de la Seine. Trois hommes s'y retrouvent. Ils ont en commun la tourmente européenne qu'ils ont traversée depuis les années quarante jusqu'à ce jour, l'écroulement de leurs utopies et un inlassable goût pour les femmes. Pour le même type de femme, d'ailleurs : la même femme, la femme elle-même. Passionnés par l'inaccessible finalité de leur art - Antoine de Stermania est peintre, Juan Larrea est écrivain et Karel Kepela metteur en scène -, leurs amours s'entrecroisent dans le lacis de leur mémoire. Madrid ou Venise et leurs musées, Prague ou Zurich chargées d'histoire ont vu leurs rencontres avec les traces des événements qui ont marqué le siècle. Avec les femmes aussi, séduites mais rétives. Dans l'ombre portée de Kafka - dont l'oeuvre et la vie ont hanté à des titres divers celles des trois amis -, l'obsession de leurs origines, la découverte d'une intime vérité inexplorable, les dérives de l'amour infidèle et fou déferlent pendant deux journées d'avril 1982 sur ce qui leur reste d'un obscur goût de vivre.
http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/La-Montagne-blanche
Citations du livre en introduction du roman
Les femmes sont amoureuses et les hommes sont solitaires. Ils se volent mutuellement la solitude et l’amour.
La brutalité et l’amour ne sont pas plus distants l’un de l’autre que les deux ailes d’un même grand oiseau multicolore et muet.
Aphorismes de Jorge Semprun dans le roman
C’est la magie du théâtre : ce souffle, ce verbe, ce vide, ce rien qui deviennent tout. Cette absence qui se comble pour nous combler.
Le suprême degré de la sagesse c’est d’avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue pendant qu’on les poursuit.
L’Histoire (…) n’a ni fin, ni fins. Elle a des sujets, en revanche, et de toute sorte : nations, peuples, classes, seigneurs charismatiques des vents et des marées, patrons du commerce du sel ou du pétrole, individus anonymes ou éponymes, ainsi de suite. Des sujets innombrables, parfois déterminés, souvent irrésolus, ne sachant jamais l’histoire qu’ils font, mais la faisant. Et la défaisant. Sans trêve, sans pitié, avec plaisir à l’occasion.
Il faut se méfier encore davantage (...) d’une espèce particulière de rêveurs : les écrivains. Ils racontent souvent leurs rêves comme ils racontent leur vie : en y mettant du leurre.
D'autres citations de l'auteur
Sans doute la mort est-elle l'épuisement de tout désir, y compris celui de mourir.
Le bonheur, c'est toujours le présent, au moment même.
Il n'y a rien de pire que la transparence absolue de la vie privée, où chacun devient le big brother de l'autre.
Une beauté évidente ne suscite pas la pensée, mais le bonheur : une sorte de béatitude.
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