Clemenceau, président du Conseil pendant la Grande Guerre. Dessin du caricaturiste Sem de 2006, qui reprend une photo célèbre de Clemenceau (détenue par le fonds Albert Harlingue/Roger-Viollet) - wikipédia CC By-SA 3.0.
Le Père La Victoire
On commémore en ce moment la bataille de Verdun en février 1916 - une victoire en même temps qu’une boucherie inouïe. Pétain fut l’un des artisans de ce succès. Mais de manière plus générale, un homme se distingue tout au long de la Première Guerre mondiale, jusqu’à incarner la Vertu patriotique elle-même et la volonté inébranlable face à l’ennemi : Georges Clemenceau, le « Père La Victoire ».
Il est vrai que Clemenceau (septembre 1841 – novembre 1929) n’était pas « aux affaires » du pays durant cet épisode. Il avait déjà été Président du Conseil, sous la Présidence d’Armand Fallières de 1906 à 1909. Mais la guerre venue, il s’implique fortement, notamment à la Commission des Affaires Etrangères du Sénat qu’il préside. A toutes les tribunes, il dénonce le défaitisme, l’antimilitarisme, le pacifisme, et prône « L’Union sacrée ». Au cours d’innombrables visites au front, dans les tranchées, et notamment à Verdun en octobre 1916, il soutient le moral des troupes et exige l’amélioration des conditions de vie des soldats.
En novembre 1917, au plus fort du conflit et alors que des mutineries nombreuses ont eu lieu dans l’armée, il redevient Président du Conseil, sous la Présidence de Raymond Poincaré. Il le restera jusqu’en janvier 1920. Son programme de gouvernement est on ne peut plus clair :
« Ma politique étrangère et ma politique intérieure, c’est un tout. Politique intérieure ? Je fais la guerre. Politique étrangère ? Je fais la guerre. Je fais toujours la guerre ».
Il se prononce pour la guerre à tout prix, alors que Poincaré n’écarte pas une paix de compromis devant les appels du pied du Kaiser. Il œuvre ardemment à l’entrée en guerre des américains et parvient à convaincre les alliés de la nécessité d’un commandement unique des armées. Ce sera le « Généralissime » Foch, préféré notamment à Pétain que Clemenceau juge trop pessimiste sur l’issue de la guerre.
Il se montre toutefois favorable à la conclusion d’en armistice - il aura finalement lieu le 11 novembre 1918 -, constatant en particulier l’épuisement des troupes. Les nationalistes, qui veulent aller jusqu’à Berlin, le dénonceront avec véhémence pour cela, en accolant son nom d’un méchant et injuste « Perd-La-Victoire ».
000
- Parmi les sources textuelles :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Clemenceau
https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Georges_Clemenceau/113797
- Sources vidéos
Extraits du DVD La Première Guerre mondiale, @ SCEREN-CNDP, 20Source : TDC; la Revue des enseignants
000
Un homme d'humeur et d'humour...
La guerre est une chose trop grave pour être confiée à des militaires.
L'honneur c'est comme la virginité, ça ne sert qu'une fois.
Ne craignez jamais de vous faire des ennemis ; si vous n'en avez pas , c'est que vous n'avez rien fait.
Quand on a du caractère, il est toujours mauvais.
Une commission d'enquête pour être efficace ne doit compter que trois membres, dont deux sont absents.
En politique, on succède à des imbéciles et on est remplacé par des incapables.
Les polytechniciens savent tout, mais rien d'autre.
Il faut d'abord savoir ce que l'on veut, il faut ensuite avoir le courage de le dire, il faut ensuite l'énergie de le faire.
Une dictature est un pays dans lequel on a pas besoin de passer toute une nuit devant son poste pour apprendre le résultat des élections.
Celui qui quitte votre parti pour aller dans un autre est un traître. Celui qui vient d'un autre parti pour rejoindre le vôtre est un converti.
Les fonctionnaires sont les meilleurs maris : quand ils rentrent le soir à la maison, ils ne sont pas fatigués et ont déjà lu le journal.
Les fonctionnaires sont un peu comme les livres d'une bibliothèque : ce sont les plus haut placés qui servent le moins.
Un escalier de ministère est un endroit où des gens qui arrivent en retard croisent des gens qui partent en avance.
La vie m'a appris qu'il y a deux choses dont on peut très bien se passer : la présidence de la République et la prostate.
Pour mes obsèques, je ne veux que le strict nécessaire, c'est-à-dire moi.
°°°