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Stigmates de l'âge, rides d'expression, rides d'obstination, les femmes croiraient que le miroir est fendu, paraît-il, en les découvrant !
Donc, les rides ne dérident pas, dans la plupart des cas.
Tempête sous un crâne : Neptune, plissant son front nimbé d'écume préparerait-il une tempête quand la mer se ride ? Les marins se défient des risées...
Certains fronts tellement ridés comme le culot des ampoules serviraient de vissage aux chapeaux ? C'est l'image qu'en donne ci-dessous un excellent humoriste.
Commençons par lui cette revue de quelques aphorismes sur les rides. Un poème de Corneille, malicieusement complété par Tristan Bernard, clôturera la sélection.
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J'ai connu un gars qui avait le front tellement ridé que pour mettre son chapeau, il le vissait !
Les rides devraient être simplement la trace des sourires.
Le cœur n'a pas de rides.
Prenons garde que la vieillesse ne nous attache plus de rides à l'esprit qu'au visage.
Un jour viendra où l'absence totale de rides constituera le seul moyen de déceler la vieillesse.
J'aime les rides qui se sont formées autour de sa bouche et de ses yeux. Je sais qu'elle les déteste, moi elles me rassurent. C'est notre vie à tous les deux que je lis sur son visage.
Le vieux séducteur au front ridé : le poème de Pierre Corneille
Le poème des " Stances à Marquise " (1658) comporte huit strophes, mais seules les trois plus célèbres sont reprises ci-dessous. L'on doit en effet cette renommée à...Georges Brassens, qui a mis le poème en chanson dans son Album de 1962..." Les trompettes de la renommée ".
Notre poète troubadour a ajouté à ces trois strophes, les vers facétieux de Tristan Bernard, en forme de réponse imaginée de la Marquise à son vieux galant !
Au fait ! La "marquise", objet de la cour assidue de Corneille, n'était pas une personne de sang bleu, mais une modeste, quoique bougrement attirante, comédienne, marquise de son prénom et Mademoiselle Du Parc de son nom d'actrice au sein de la troupe de...Molière.
- Marquise si mon visage
- A quelques traits un peu vieux
- Souvenez-vous qu'à mon âge
- Vous ne vaudrez guère mieux
- Le temps aux plus belles choses
- Se plaît à faire un affront,
- Et saura faner vos roses
- Comme il a ridé mon front.
- Le même cours des planètes
- Règle nos jours et nos nuits :
- On m’a vu ce que vous êtes;
- Vous serez ce que je suis.
Peut-être que je serai vieille
Répond Marquise, cependant
J’ai vingt-six ans mon vieux Corneille
Et je t’emmerde en attendant.
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