Portrait de Jean II le Bon (1319-1364), anonyme vers 1350, dép. des Estampes de la BnF, en dépôt au musée du Louvre, Wikipédia CC.
Père, gardez-vous à droite ! - Père, gardez-vous à gauche !
C'était lors de la bataille de Poitiers en 1356. Les Français du roi valois Jean II Le Bon étaient plus nombreux que les combattants anglais. Mais c'était oublier les archers gallois, lesquels, comme plus tard à Azincourt (1415) - comme quoi, on ne retient pas toujours les leçons dans notre beau pays ! - décimèrent les lourds chevaliers français empêtrés dans leurs protections en métal...
Jean II se battit vaillamment ainsi que son jeune fils Philippe, qui l'accompagna jusqu'au bout dans la mêlée, et reçut à cette occasion le surnom de "Hardi". De toutes parts, on l'entendit hurler cette phrase demeurée célèbre : " Père, gardez-vous à droite ! - Père, gardez-vous à gauche !
A la fin, cependant, la défaite fut consommée et le roi fait prisonnier. Emmené à Londres, il dut payer une énorme rançon. Pire, le souverain demeura affligé pour le restant de ses jours d'un strabisme divergent. Ceci à force d'avoir durant la bataille inlassablement tourné ses yeux, et à droite et à gauche !
Ce que son autre fils et successeur Charles V le Sage, ironiquement en s'exclamant : "Il vaut mieux avoir une coquetterie dans l'oeil, ou les deux, qu'une seule coquette dans son lit !"
Daniel Confland
Mots-clefs : Jean II Le Bon, roi, Valois, bataille de Poitiers, Philippe le Hardi, Charles V, strabisme, citations.
Miniature de la bataille de Poitiers par le Maître de la Chronique d'Angleterre, tirée du Recueil des Chroniques d'Angleterre, tome 2, BNF, Fr.87, f.199r.
Une affaire décidément louche !
A notre grande honte, Il nous faut avouer que cette histoire de strabisme et l'insolent commentaire de son fils Charles sont une honteuse falsification. Espérons qu'ils auront amusé les lecteurs...
A notre connaissance - mais s'il en est autrement de la vôtre, nous attendons vos précisions -, aucun roi de France ne souffrit de strabisme. En revanche, une reine de France s'est illustrée par ce trait physionomique : il s'agit de Claude de France (1499-1514), duchesse de Bretagne, fille de Louis XII et d'Anne de Bretagne. En 1515, elle épouse François Ier, son cousin. Elle meurt à l'âge de 24 ans après avoir donné au roi sept enfants.
Réputée bonne et charitable, Claude n'avait pas l'heur de plaire à son époux. Autant celui-ci était grand, avenant et de belle prestance, autant la reine était petite et corpulente (cette "épaisseur" était sans doute due aux maternité qu'elle enchaînait; mais en outre elle claudiquait quelque peu et louchait d'un oeil. François Ier la trompait tant et plus, mais rien ne dit qu'il ne l'aurait pas fait si sa moitié avait été une splendide beauté. Quant à son rôle politique, il fut nul, sa belle-mère, Louise de Savoie, s'occupant de tout et exerçant la Régence durant les guerres de son fils.
Le fait marquant de Claude de France dans l' Histoire fut en fait d'avoir donné son nom à une prune : la Reine-Claude.
Source
https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_de_France_(1499-1524)lhttps://www.histoire-pour-tous.fr/histoire-de-france/3998-claude-de-france-1499-1524.html
Claude de France avec ses filles et ses soeurs; portrait réalisé trente ans après sa mort dans le Livre d'heures de Catherine de Médicis.
°°°
Amis lecteurs, une rubrique commentaires est à votre disposition sur ce site. Et si vous n'êtes que de passage, vous pouvez vous inscrire à la newsletter afin de recevoir une alerte sur votre messagerie à chaque nouvelle parution d'un article du blog.
+++