Vanité, suffisance, prétention, autant d'insupportables traits de caractère.
Alors que l'orgueilleux, veut être au-dessus des autres sans exiger de reconnaissance à ce titre, ceux qui en sont affligés veulent être reconnus d'autrui comme supérieurs, quelle que soit leur condition ordinaire et leur mérite.
Vous remarquerez qu’une personne imbue d’elle-même est souvent carrément imbuvable ! (*)
Et le modeste, qu'en est-il de son humilité ? Que cache-t-il, que joue-il, le faux, le vrai, la ruse ? Pourquoi s'abaisser s'il est sincère. Décidément, la modestie suscite la méfiance, voire l'incompréhension, surtout de la part de ceux, hommes célèbres, personnages "arrivés", talentueux, adulés, dont on attendrait quelque subtile vanité à se hausser du col...
Bergson s'est d'ailleurs demandé si, dans l'humilité, il n'y avait pas quelque "incertitude sur soi que les éloges guérissent ".
Alors, la modestie, paravent des faux-semblants ou qualité supérieure, inhérente aux personnes de coeur et de bien ?
Quelques citations ci-dessous tentent de cerner un peu la question.
Daniel Confland
(*) In : Mes "350 Aphorismes, apophtegmes, maximes, sentences et Autres considérations",
(**) Pour en savoir plus sur la vanité et ses travers proches, voir l'article du,wiktionary https://fr.wiktionary.org/wiki/vanit%C3%A9
Mots-clefs : modestie, humilité, simplicité, pudeur, discrétion, effacement, citations, aphorismes.
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Les citations
- On est orgueilleux par nature, modeste par nécessité.
(Pierre Reverdy)
- La prudence est la modestie des couards.
(Henri Jeanson)
- La modestie est la vertu des tièdes.
(Jean-Paul Sartre)
- La modestie est au mérite ce que les ombres sont aux figures dans un tableau: elle lui donne de la force et du relief.
(Jean de La Bruyère)
- La fausse modestie est le plus décent de tous les mensonges.
(Chamfort)
- La modestie n’est une vertu que quand elle est naturelle.
(Casanova)
- Les grands hommes ne s'abusent point sur leur supériorité; ils la voient, la sentent, et n'en sont pas moins modestes.
(Jean-Jacques Rousseau)
- La modestie va bien aux grands hommes. C'est de n'être rien et d'être quand même modeste qui est difficile.
(Jules Renard)
- Je deviens un peu plus modeste, mais un peu plus orgueilleux de ma modestie.
(Jules Renard)
"Etre véritablement modeste, c'est comprendre que le sentiment que nous avons de notre propre supériorité ne vaut que pour nous." (Bernard Grasset)
- La modestie. Elle a le mérite de n'être qu'un constat qui fait échec aux prétentions et aux prétentieux.
(Robert Blondin)
- Il ne s'agit pas d'être modeste, mais d'être le premier.
(Marie-Jean Hérault de Séchelles)
- Chaque modeste peut dissimuler un incapable.
(Bernard Vanhoorden)
- Chaque individu est unique et, là-dessus, j’ai la prétention d’être comme tout le monde.
(Grégoire Lacroix)
- Pour la modestie, je ne crains personne.
(Erk Satie)
- Il n'a qu'une qualité : il est modeste. Et il s'en vante !
(Alfred Capus)
- Il y a pire que la modestie. C'est la peur de l'orgueil.
(Georges Perros)
- Ce qu'il y a de mieux dans la modestie, c'est l'intelligence qu'il faut déployer pour s'y tenir.
(Pierre Reverdy)
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Un poème de Camille Saint-Saëns (1835-1921)
Ce grand musicien fut aussi un dramaturge et un poète. Le poème ci-dessous est extrait de son recueil Rimes familières (Voir la source ci-dessous).
Modestie
A M. René de Récy. (homme de lettres et critique musical, contemporain du musicien)
Plus d'un croit à sa victoire,
N'étant pas très érudit;
À qui connaît mieux l'Histoire
Tout orgueil est interdit.
Tu pensais, triste éphémère,
Atteindre au comble de l'art !
Poète, regarde Homère !
Ou, musicien, Mozart !
À tous ces géants énormes
Que nous montre le passé
Compare tes maigres formes,
O lutteur bientôt lassé !
Des forces de la Nature
Ils ont la fécondité;
Ils ont la haute stature,
La surhumaine beauté
De ces montagnes sublimes
Qui sans effort à nos yeux
Montrent des fleurs, des abîmes,
Et la neige dans les cieux.
Si nous écrivons trois lignes,
L'Univers tout étonné
Est averti par des signes
Qu'un chef-d'oeuvre nous est né.
Étourdi par le tapage,
L'Univers est en arrêt.
Le temps souffle sur la page:
Le chef-d'oeuvre disparaît.
On encense des idoles
Avec les genoux pliés;
Ceux dont on boit les paroles
Demain seront oubliés.
Ne va pas, toi qui m'écoutes
En prenant des airs narquois,
T'aventurer dans des joutes
Avec les grands d'autrefois !
Tu te verrais, pauvre athlète,
Aussi faible qu'un enfant
Qui prendrait une arbalète
Pour combattre un éléphant.
(*) Source : La joie des poètes, http://www.ipoesie.org/camille-saint-saens
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