Du latin discurrere (courir ça et là), le sens premier du discours témoigne péjorativement que celui qui s'y livre s'engage dans la conversation ou l'entretien d'une manière quelque peu désordonnée et confuse. Encore aujourd'hui, quelqu'un qui discourt à l'envi est moqué. Avec la rhétorique, on passe aux choses sérieuses. Le discours devient un exercice oratoire, une prouesse verbale destinée à produire un effet sur l'auditoire et emporter sa conviction, grâce à un argumentaire charpenté . Les formes verbales de ce discours sont multiples et relativement codifiées. Elles peuvent aussi être sujettes à moqueries quand l'orateur se laisse aller à une logorrhée interminable, ou à des formules ampoulées et boursouflées. Avec les sophistes, la rhétorique pousse les feux jusqu'à prétendre être capable de défendre toutes les thèses, même les plus fausses ou fallacieuses. Les psychanalystes diront plus tard que le discours est imprégné d'inconscient ou d'idéologie. En somme, dis-moi comment tu discours, et je te dirai qui tu es ! Revenons à une période plus ancienne : aux XVI et XVIIèmes siècles, le discours reste dans le registre de l'oralité, mais il confirme sa place à l'écrit, s'il s'agit d'un parcours structuré par lequel une pensée s'exprime. Deux exemples célèbres : le Discours de la servitude volontaire de La Boétie et le Discours de la Méthode de Descartes. De nos jours, la linguistique élargit le concept comme les fonctions du discours, en lui donnant, à l'oral comme à l'écrit, valeur de processus d'actualisation de la "langue" ou de la "parole". (*)
DC
(*) Cette remarque, ainsi que d'autres notations de cette introduction, sont empruntées à l'article signé Barbara Cassin consacré au terme "Discours", dans Universalis.fr.
Tags : discours, prise de parole, entretien, conversation, bavardage, péroraison, citations.
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(Gandhi)
- Les discours des hommes ne sont que des masques qu'ils appliquent sur leurs actions.
(Stendhal)
(Napoléon)
- Il vaut mieux se fier à un cheval sans bride qu'à un discours sans ordre.
(Kin Hubbard)
- Le flux du discours est toujours en raison directe de la pauvreté de la pensée.
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