L'euphémisme est une figure de style par laquelle on atténue la portée d'un mot ou d'une expression en ce qu'elle contient de désagréable, de désespérant, de vulgaire, de choquant, de brutal. La mort, la maladie, le sexe sont des sujets où l'euphémisme est fréquent. La pudeur, la sensibilité, le respect de l'autre, par exemple, à titre individuel mais aussi sous l'effet de l'ensemble des conventions sociales, empêchent souvent de parler librement et trouvent un recours dans l'euphémisme.
Un exemple : quand dans le Dormeur du Val, Rimbaud évoque "les deux trous rouges au côté droit." du soldat étendu sur le pré, il signifie clairement que celui-ci a été tué au combat, en occultant le caractère odieux de la mort.
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10 citations sur l'euphémisme
- Pour surmonter les interdictions, on a dû inventer des mots "masques", cacher les faits derrière des euphémismes.
(François d'Orcival)
- Prudence n'est que l'euphémisme de peur.
(Jules Renard)
- Il existe un terme appelé "politiquement correct", et je le considère comme un euphémisme pour la lâcheté politique.
(Milos Zeman)
- Il existe un doux euphémisme pour l'autosatisfaction : on nomme cela une autobiographie, et l'auteur y insiste souvent sur les défauts des autres pour souligner combien ses propres réussites sont dignes d'éloges.
(Nelson Mandela)
- Moyen : le pire de ce qui est bon ; le meilleur de ce qui est mauvais. Un euphémisme pour médiocre.
(Hervé Bazin)
- Un euphémisme c'est dire du bout des lèvres ce qu'on a au fond des tripes.
(Umar Timol)
- En ces temps de sida la fidélité, c'est l'euphémisme de la trouille.
(Guy Bedos)
- L'euphémisme, ça doit être sa raison d'être, adoucit les relations humaines.
(Jean Dion)
- Le cloud computing est un grand euphémisme qui signifie la centralisation des services informatiques sous un seul serveur.
(Evgeny Morozov)
- Toutes les monstruosités ont leurs euphémismes.
(Frank Herbert)
Des euphémismes en vrac...
- Le théâtre des opérations : le lieu du conflit, le champ de bataille.
- Il l'a passée à la casserole : il l'a séduite
- Il a passé l'arme à gauche, il s'est éteint, il nous a quittés : il est mort
- On l'a supprimé : on l'a assassiné
- un plan social : une vague de licenciements.
- "Je ne suis pas un ange" (dans Tartuffe) : évocation du désir sexuel et de la luxure qui ne sont pas admis mais fréquents chez les ecclésiastiques, à l'époque de Molière.
- les personnes de couleur : tous ceux et celles qui ne sont pas blancs de peau.
- Un malentendant, un non voyant : un sourd, un aveugle.
- Le troisième âge : les personnes âgées.
- Un sous-doué, quelqu'un de limité : un imbécile, quelqu'un de peu intelligent.
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Pour en savoir plus :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Euphémisme#Exemples_par_thèmes
https://fr.wikipedia.org/wiki/Euphémisme#Exemples_par_thèmes
https://www.lalanguefrancaise.com/linguistique/euphemisme-definition-exemples/
https://www.laculturegenerale.com/euphemisme-definition-simple-exemples/
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Autre figure de style, la litote vise aussi l'atténuation dans la forme, mais ce n'est que dans le but de donner plus de force à ce que le locuteur pense vraiment. Exemple : "Va, je ne te hais point." de Chimène à Rodrigue dans le Cid, pour lui indiquer qu'elle l'aime toujours. Ou, en plus trivial : "Ton civet n'est vraiment pas mauvais" pour signifier qu'il est bon.
Et une citation, sûrement inspirante par sa simplicité, pour démêler le sens des deux définitions :
"Prétendre de façon détournée qu’on ne saurait mieux faire que de recommander l’usage de l’euphémisme dans le discours est une litote, alors qu’affirmer sans ambages que c’est peu dire qu’on n’y apprécie pas la litote est un euphémisme." (Daniel Confland)
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