Benjamin Constant de Rebecque, né le 25 octobre 1767 et décédé le 8 décembre 1830, est un homme politique et écrivain français d'origine suisse. Sa jeunesse se passe à suivre le vagabondage paternel à travers l'Europe, celui-ci étant à la tête d'un régiment de suisses au service de la Hollande.
En 1794, il rencontre Madame de Staël, début d'un amour déçu car elle lui refusera le mariage. Avec cette relation, il se rallie aussi aux idées libérales, qui deviendront le fondement de sa philosophie politique. A Paris, il soutient le coup d'Etat du 18 Brumaire, en réaction aux excès de la Révolution. Ce soutien le porte au Tribunat pendant le Consulat. Mais l'instauration du pouvoir personnel de Napoléon l'écarte de la cause de l'Empereur. Durant la première Restauration, Benjamin Constant défend l'idée d'une monarchie qui pourrait se concilier avec les promesses de libération portées par la Révolution.
Pourtant, lors des Cent jours, il se laisse convaincre d'apporter son concours à Napoléon de retour de l'Ile d'Elbe, en acceptant de rédiger une nouvelle Constitution (*). Il est nommé au Conseil d'Etat dans la foulée. En 1815, Benjamin Constant publie les "Principes de politique applicables à tous les gouvernements représentatifs.", un ouvrage dans lequel il développe le concept de régime parlementaire.
Quand arrive la seconde Restauration, Constant est élu député. Il le restera jusqu'à sa mort en 1830. Siégeant à gauche de l' Assemblée, il y confirme ses talents d'orateur brillant et ardent. Il met ces qualités au service de la défense des libertés individuelles, religieuses et de la presse, et s'oppose aux lois d'exception et à l'esclavage.
Lors de la Révolution de juillet, il défend l'arrivée au pouvoir de Louis-Phillipe, dont il pense que des avancées libérales fortes pourront se faire jour pendant son règne.
Outre l'ouvrage cité, Benjamin Constant a publié plusieurs essais marquants sur les questions politiques et religieuses. qui le font considérer comme l'un des fondateurs du libéralisme en France, bien que dans la pratique il se soit accommodé de la monarchie constitutionnelle et du régime censitaire. Benjamin Constant est aussi reconnu de la postérité pour ses romans à ressort psychologique, dont le Cahier rouge (1804, mais publié après sa mort), où il évoque son amour pour Germaine de Staël, et surtout Adolphe, qui fut un énorme succès littéraire.
DC
(*) Benjamin Constant n'est alors pas vraiment dupe de ce que recouvrent les concessions de Napoléon :" Les intentions sont libérales; la pratique sera despotique."
Parmi les sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Benjamin_Constant
https://www.lepetitlitteraire.fr/auteurs/benjamin-constant
Les citations
- Presque tous les vieux gouvernements sont doux parce qu'ils sont vieux et tous les nouveaux gouvernement durs parce qu'ils sont nouveaux.
- La plupart des hommes, en politique, comment en tout, conclut des résultats de leur imprudence à la fermeté de leurs principes.
- Le cours des choses est bien plus fort que les volontés des hommes et la devise de tous ceux qui sont appelés à se mêler des affaires doit être : Fata viam invenient ( Le destin trouvera un moyen).
- Presque toujours pour vivre en repos aves nous-mêmes, nous investissons en calculs et en systèmes nos impuissances ou nos faiblesses : cela satisfait cette portion de nous qui est , pour ainsi dire spectatrice de l'autre.
- Les peuples qui n'ont plus de voix n'en ont pas moins de la mémoire.
- Aussitôt qu'un homme a le nécessaire, il ne lui faut que de l'élévation dans l'âme pour se passer du superflu.
- La guerre et le commerce ne sont que deux moyens différents d'arriver au même but : celui de posséder ce que l'on désire.
- L'excès des impôts conduit à la subversion de la justice, à la détérioration de la morale, à la destruction de la liberté individuelle.
- La reconnaissance a la mémoire courte.
- La variété, c'est de l'organisation ; l'uniformité, c'est du mécanisme. La variété, c'est la vie; l'uniformité, c'est la mort.
- Je suis trop sceptique pour être incrédule.
- Ce qu'on ne dit pas n'en existe pas moins, et tout ce qui est se devine.
- Ne soyez ni obstinés dans le maintien de ce qui s'écroule, ni trop pressés dans l'établissement de ce qui semble s'annoncer.
- J'éprouve un charme inexprimable à marcher en aveugle au devant de ce que je crains.
- L'arbitraire est au moral ce que la peste est au physique.
- Confiez au passé sa propre défense, à l'avenir son propre accomplissement.
- Le cœur seul peut plaider sa cause : ils sonde seul ses blessures.
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