Ma pensée poétique du jour : l'Amour déchu

L'Amour déchu

Daniel Confland

Vénus se reposait sur ses lauriers volés
Sa thèse n'était en vérité que du papier-collé
Le CV de son Ange étant tout bidonné
Leur amour prit son vol sur de fausses AOC.

De leurs trois rejetons, aucun ne fut de lui
Ils me ressemblent tant, se pâmait-il, Orbi
Il la trompa beaucoup, juste retour, pardi
Leur amour n'emprunta que des sens interdits.

Leur carrière ne fut que bassesses au long cours
Flagornant par ici, discréditant autour
Quand enfin ils parvinrent au sommet de la Tour
Leur amour s'enrichit du partage de leurs tours  

Leur amour résista pour le pire et l'meilleur
Un jour la mort leur dit d'aller s'faire pendre ailleurs
Quand on se vautre à deux dans le même déshonneur
C'est pour l'enfer à deux qu'on prendra l'ascenseur.

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- A gauche : Vénus, trompant son mari Vulcain avec Mars, photo Wolfgang Rieger — Marisa Ranieri Panetta (ed.), fresque de Pompéi, Wikipédia CC.

- A droite : la chute de Lucifer, l'ange déchu, gravure de Gustave Doré, Source : https://digital.lib.buffalo.edu/items/show/1007, Wikipédia CC.

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Avant la découverte par Galilée des phases de Vénus, les anciens parlaient de corps célestes, dont on ne savait pas vraiment s'il s'agissait d'un astre ou de deux : celui du soir, brillant de mille feux, et celui du matin, dont la moindre brillance semblait pourtant annoncer au monde l'avènement de la lumière, source de vie. D'où, dans les textes de nombreux cultes (notamment celui d'Isaïe dans la Vulgate chértienne) une référence entrecroisée à la Vénus matinale d'une part, et à lucifer, littéralement "porteur de lumière", d'autre part. Ce lucifer trouvera son incarnation dans le Lucifer "majuscule", l'ange déchu, figurant l'astre de la nuit "descendu" du ciel.

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