Nota : les qualificatifs du titre de l'article sont de Ferdinand Brunetière, Revue Littéraire/ Rivarol, Revue des Deux mondes (1883).
Antoine (de) Rivarol (1753-1801) est un écrivain, journaliste (il collabora au Mercure de France), pamphlétaire et auteur de maximes. Monté à Paris depuis sa ville natale de Bagnols-sur-Cèze, où son père était aubergiste, sa verve épistolaire et littéraire, le fait vite exceller dans les salons. Sainte Beuve écrit à son sujet : "Une figure aimable, une tournure élégante, un port de tête assuré, soutenu d’une facilité rare d’élocution, d’une originalité fine et d’une urbanité piquante, lui valurent la faveur des salons." Avec ses piques, il a aussi le chic pour se créer une foule d'ennemis. Avec sa propension à jouer les moralistes à l'égard d'autrui et de la société, il manifeste un talent que d'aucuns prendront pour de l'arrogance. Ayant plus d'un tour dans son sac, Antoine n'hésite pas à s'ennoblir faussement et à utiliser des pseudonymes.
Monarchiste convaincu, même s'il plaide auprès du roi pour une monarchie à la mode anglaise, antirévolutionnaire, Rivarol émigre en 1792. A Berlin, il représente le futur roi Louis XVIII. C'est dans cette ville qu'il meurt et est enterré.
De l'Universalité de la langue française (1783) est tenue pour son oeuvre principale.
DC
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Les citations : le choix
- Les philosophes sont plus anatomistes que médecins : ils dissèquent et ne guérissent pas.
- Les idées sont des fonds qui ne portent intérêt qu'entre les mains du talent.
- Il faut attaquer l'opinion avec ses armes : on ne tire pas des coups de fusil aux idées.
- Le langage est la peinture de nos idées.
- Dans les républiques, le peuple donne sa faveur, jamais sa confiance.
- Il y a des temps où le gouvernement perd la confiance du peuple mais je n'en connais pas où le gouvernement puisse se fier au peuple.
- Les vices de la cour ont commencé la Révolution, les vices du peuple l'achèveront.
- L'esprit est le côté partiel de l'homme; le coeur est tout.
- Exiger l’homme sans passions, c’est vouloir régenter la nature.
- L'homme passe sa vie à raisonner sur le passé, à se plaindre du présent, à trembler pour l'avenir.
- La raison est historienne mais les passions sont actrices.
- On passe la moitié de sa vie à retenir sans comprendre, et l'autre moitié à comprendre.
- Les méthodes sont les habitudes de l’esprit et les économies de la mémoire.
- La possession d'une chose donne des idées plus justes que le désir. L'homme a plus d'ardeur pour acquérir que pour conserver.
- Tout homme qui s'élève s'isole.
- L'avare manque autant de ce qu'il a que de ce qu'il n'a pas.
- Les ronces couvrent le chemin de l'amitié quand on n'y passe pas souvent.
- C'est sans doute un terrible avantage que de n'avoir rien fait, mais il ne faut pas en abuser.
- Je pardonne aux gens de n'être pas de mon avis ; je ne leur pardonne pas de n'être pas du leur.
- Rien n’étonne quand tout étonne : c’est l’état des enfants.
- L'imagination est une mémoire qui n'est point à nos ordres.
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