Pierre de Coubertin (1863-1937), fondateur des Jeux olympiques modernes
En 1894, Pierre de Coubertin fonde le Comité international olympique (CIO) dans le but de relancer les Jeux. Il présidera ce Comité de 1896 à 1925. Les premiers Jeux de l'ère moderne se déroulent à Athènes en 1896 : 14 pays y participent. La seconde édition a lieu à Paris en 1900 et quelques athlètes féminines y sont admises : voir ci-dessous. Puis, c'est le tour de St.Louis aux Etats-Unis en 1904 et de Londres en 1908.
Paris reverra les Jeux en 1924. L'édition parisienne de 2024 est donc celle du centenaire.
Coubertin et le Comité sont aussi à l'origine des Jeux olympiques d'hiver qui se tiendront pour le première fois en 1924 à Chamonix.
- L'important est qu'à tous les degrés, de l'adolescent à l'homme mûr, on travaille à répandre l'esprit sportif fait de loyauté spontanée et de désintéressement chevaleresque.
- Modernes, très modernes, seront ces jeux Olympiques restaurés : il n'est pas question de se vêtir de maillots roses pour courir dans un stade de carton ; et ceux qui entrevoient déjà les théories blanches gravissant solennellement, aux sons retrouvés de l'Hymne à Apollon, ceux-là en seront pour leurs frais d'imagination. Point de trépieds, ni d'encens: ces belles choses sont mortes et les choses mortes ne revivent pas ; l'idée seule peut revivre, appropriée aux besoins et aux goûts du siècle. De l'antiquité nous ne prétendons rétablir qu'une chose, la trêve, la très sainte !… que consentaient les nations grecques pour contempler la jeunesse et l'avenir.
- Les athlètes, venus de tous les coins de la terre, ont droit de prétendre à une organisation aussi irréprochable que possible. Mais il faut autre chose à côté : la présence des génies nationaux, la collaboration des muses, le culte de la beauté, tout l'appareil qui convient au puissant symbolisme qu'incarnaient, dans le passé, les jeux olympiques et qu'ils doivent continuer de représenter aujourd'hui. Ceux qui viendront auront à s'employer au choix des formules désirables. Notre tâche, à nous autres, a été d'indiquer la route. C'est ainsi que les jeux olympiques seront ce qu'ils doivent être et seulement cela : la fête quadriennale du printemps humain, mais d'un printemps ordonné et rythmé dont la sève demeure au service de l'esprit.
- Dimanche dernier, lors de la cérémonie organisée à Saint Paul en l’honneur des athlètes, l’évêque de Pennsylvanie l’a rappelé en termes heureux; l’important dans ces Olympiades, c’est moins d’y gagner que d’y prendre part. Retenons, Messieurs, cette forte parole. Elle s’étend à travers tous les domaines jusqu’à former la base de la philosophie sereine et saine. L’important dans la vie, ce n’est point le triomphe mais le combat; l’essentiel ce n’est pas d`avoir vaincu mais de s’être bien battu.
(Déclaration de Coubertin lors des Jeux de Londres en 1908)
Voir aussi la vidéo des archives de l'INA où Coubertin prône la trêve olympique des conflits à l'occasion des JO (intervention aux Nations-Unies en 1935)
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Pierre de Coubertin et la Société de son temps ne sont guère disposés à faire une place de plein exercice - c'est le cas de le dire - aux femmes au sein du mouvement olympique relancé en cette fin du XIXième siècle. Quelques femmes sont tolérées aux JO de 1912 et seulement pour quelques épreuves. Une femme, une rameuse française, se met en travers de cette injustice : Alice Milliat. En 1921 elle crée puis préside la Fédération sportive féminine internationale (FSFI). La même année, se tiennent à son initiative au stade Pershing du Bois de Vincennes les premiers Championnats olympiques féminins, qui connaissent un grand succès. Le CIO lâche peu à peu du lest face à cette pression : des épreuves féminines sont officiellement introduites aux JO d'Amsterdam en 1928. L'olympisme féminin deviendra pérenne aux Jeux de Prague en 1930.
Mais en 1935, à l'approche des Jeux de Berlin dans l'Allemagne nazie l'année suivante, Coubertin, qui ne préside plus le CIO, n'est toujours pas convaincu :
- Je n'approuve pas personnellement la participation des femmes à des concours publics (Ndlr : même, précise-t-il, si la pratique sportive ne rencontre de sa part aucune objection, "mais sans se donner en spectacle"); aux Jeux olympiques, leur rôle devrait être surtout, comme aux anciens tournois, de couronner les vainqueurs.
Rien de mysogine si on se rèfère aux autres propos de Coubertin, mais ce visionnaire ne l'était pas en toutes choses !
Parmi les sources : https://www.lamedecinedusport.com/sports/histoire-de-la-femme-du-mouvement-olympique/
- Le pouvoir des Jeux, c'est leur dimension universelle. Tous les quatre ans, ils rassemblent et unifient. (Tony Estanguet, triple champion olympique en canoë slalom, Président du Comité d'Organisation des Jeux Olympiques & Paralympiques de Paris 2024)
- Un titre olympique et n’importe quel autre résultat, ce n’est pas comparable. (Tony Estanguet)
- Je pense aux Jeux olympiques matin, midi et soir. J'en rêve, j'en cauchemarde. (Teddy Riner, 11 fois champion du monde de judo, 2 fois champion olympique, entre autres...)
- Quand on a goûté à des JO, qu'on a la santé et le plaisir, eh bien, on y retourne ! (Laura Flessel, quintuple médaillée en escrime, ministre des sports en 2017-2018)
- Moi, je ne soulevais pas des poids ou haltères, je jouais au piano cinq ou six heures par jour, donnant un maximum d'intensité musculaire à mes doigts, mes bras, mes épaules. J'ai ainsi développé ma capacité musculaire. (Micheline Ostermeyer)
(...) lors de la même année 1946, elle reçoit le premier prix de piano au conservatoire national de Paris (en juillet) et une médaille d’argent au poids aux championnats d’Europe (en août). Deux années plus tard, en 1948, elle est triple médaillée olympique en poids, disque et hauteur aux Jeux Olympiques de Londres, alors même qu’elle entame une carrière internationale de pianiste virtuose. La trajectoire de Micheline Ostermeyer apparaît, de ce point de vue, comme singulière, puisqu’elle excelle dans l’un des instruments de musique les plus socialement distinctifs en même temps qu’elle réussit au plus haut niveau du sport français et international (...)"
http://Micheline Ostermeyer : l'exception normale d'une « dissonance culturelle » Carine Érard
- Aux Jeux olympiques, les nageurs vont tellemen vite dans les piscines, c'est à se demander s'ils aiment vraiment l'eau...(Laurent Ruquier)
- Il y a progrès. Depuis que les jeux olympiques sont rétablis, trente ans et plus, aucun de ceux qui ont gagné la course de Marathon n'est encore mort. (Jean Giraudoux)
- Le spectacle du monde ressemble à celui des jeux olympiques, les uns y tiennent boutique, d'autres paient de leur personne, d'autres se contentent de regarder. (Pythagore)
- Si vraiment l’objectif est de participer, il ne peut pas être de gagner; si vraiment l’objectif est de rencontrer amicalement d’autres êtres humains, il ne peut pas être de chercher à l’emporter sur eux; si vraiment il s’agit de faire la fête, il ne peut pas s’agir de se doper. Pour éradiquer le dopage, la seule voie possible est d’en supprimer la cause, c’est-à-dire d’oublier la compétition. (Albert Jacquard)
- L'origine du cosmos, de la Terre et de la vie est un problème autrement plus crucial que de savoir qui a remporté le plus de médailles d'or aux derniers Jeux olympiques. (Jostein Gaarder)
Sources intéressantes :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeux_olympiques_antiques
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_de_Coubertin
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