14 juillet, Fête nationale, Fête de la Fédération (1790), défilés, flonflons, bals...
Le 14 juillet, jour de fête nationale, ne commémore pas comme on le croit souvent la prise de la Bastille en 1789, mais la Fête de la Fédération, fête de la "réconciliation et de l'unité". Elle eut lieu le 14 juillet 1790 sur le Champ de Mars à Paris afin de célébrer le premier anniversaire de l'assaut victorieux contre la forteresse, et le début de la révolution. Plus de 300.000 personnes y assistèrent, dans une atmosphère de liesse populaire.
A gauche : la Fête de la Fédération, gravure d'Isidore Stanislas Helman, après Charles Monnet, peintre du roi, Bibliothèque de France, Wikipédia CC.
A droite : la Fête de la Fédération, anonyme, Musée de la Révolution française, Vizille, Wikipédia CC.
- "14 (juillet 1789), Rien". (note personnelle de Louis XVI dans son carnet : il y fait sans doute allusion à son journal de chasse, que ce grand chasseur tient chaque jour)
- Et personne n’a jamais vu un 14 Juillet raté. Sauf le premier, naturellement, en 1789. (Claire Gallois)
- Et, me faisant tressaillir, voici qu'empourprant les vitres, le bouquet du feu d'artifice de la Fête nationale éclata, dans l'éloignement, sur la ville exultante, aux acclamations d'une multitude bisexuelle. (Auguste de Villiers de l'Isle-Adam)
- Le jour du 14 juillet/ Je reste dans mon lit douillet/ La musique qui marche au pas/ Cela ne me regarde pas. (Georges Brassens)
- Je ne sais si vous l’avez remarqué, mais, le 14 juillet, il y a beaucoup de petits bals publics installés sur les places et carrefours de Paris. Oh ! les tailles qui s’abandonnent entre les bras d’acier ! Oh ! les tendres aveux murmurés entre gens qui ne se connaissaient pas le matin ! 14 juillet ! Sois à jamais bénie, date sacrée, car tu fais gagner joliment du temps aux amoureux et même aux autres. (Alphonse Allais)
- Défilé patriotique...ces défilés sont l'un des plus répugnants phénomènes qui accompagnent accessoirement la guerre. (FranzKafka)
- Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l’histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération. (Marc Bloch)
- On n'a quand même pas pris la Bastille pour en faire un opéra. (Pierre Desproges)
- Partout la joie est générale,
Depuis qu'en vertu d'un décret,
Notre fête nationale
Doit avoir lieu l'quatorz' Juillet ;
Quand je vois, pour fêter la France,
Choisir la dat' d'un évèn'ment
Qui lui rappell' sa délivrance,
J'suis d'l'avis du gouvernement,
J'suis d'l'avis du gouvernement.
(Aristide Bruant, J'suis d'l'avis du gouvernement, chanson (couplet 6), 1879,)
- Si Louis XVI avait su profiter de la Fédération, nous étions perdus. (Le révolutionnaire Antoine Barnave, député à l'Assemblée constituante)
Cette cérémonie fut l'occasion de prestations de serment fameuses. Véritable "star" de la journée, La Fayette jura en premier au nom des gardes nationales fédérées :
"Nous jurons de rester à jamais fidèles à la nation, à la loi et au roi, de maintenir de tout notre pouvoir la Constitution décrétée par l'Assemblée nationale et acceptée par le roi et de protéger conformément aux lois la sûreté des personnes et des propriétés, la circulation des grains et des subsistances dans l'intérieur du royaume, la prescription des contributions publiques sous quelque forme qu'elle existe, et de demeurer unis à tous les Français par les liens indissolubles de la fraternité."
Après La Fayette, c'est au tour du président de l'Assemblée de prêter serment au nom des députés et des électeurs.
Enfin, le roi prête à son tour serment de fidélité aux lois nouvelles : «Moi, roi des Français, je jure d'employer le pouvoir qui m'est délégué par la loi constitutionnelle de l'État, à maintenir la Constitution décrétée par l'Assemblée nationale et acceptée par moi et à faire exécuter les lois». La reine, se levant et montrant le Dauphin : «Voilà mon fils, il s'unit, ainsi que moi, aux mêmes sentiments."
Source : https://www.herodote.net/14_juillet_1790-evenement-17900714.php
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