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Citons-precis.com

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Citations, aphorismes, maximes, sentences, pensées poétiques...

Chronique des meilleures citations de nos rois et autres empereurs...(Première partie : de Clovis à François Ier)

Publié par Daniel Confland sur 17 Février 2018, 19:32pm

Catégories : #gens connus

 

Mots-clefs : histoire de France, histoire, rois, royauté, empereurs, trône, règne; citations, aphorismes.

°°°

 

Clovis Ier (vers 466-511)
 
" Souviens-toi du vase de Soissons".
 

Le contexte historique : c'est le chroniqueur Grégoire de Tours qui conte l'histoire. Vers 496, l'armée de Clovis est aux prises avec les francs saliens. Encore peu christianisée, elle pille les trésors des édifices religieux, et notamment un superbe vase liturgique pris dans le diocèse de Reims. Or, l'évêque Rémi fait appel au roi pour récupérer ce qu'il considère être un trésor de la foi. Clovis réunit ses hommes à Soissons, dont il a pris la ville aux saliens, pour partager le butin. Il réclame sa part, plus un certain vase...L'armée unanime lui dit qu'il prenne ce qu'il veut, et tout s'il le désire, car c'est un roi que tous ses hommes vénèrent. Sauf un soldat, qui déclare, en brisant (ou cabossant) le vase d'un coup de hache : "Tu ne recevras que ce que le sort t'attribuera ". Clovis ne dit rien et Rémi récupère quand même son vase, même en piteux état. Un an après cette scène, le roi réunit ses troupes une nouvelle fois et reconnaît le soldat insolent et...imprudent. Jugeant son accoutrement indigne d'un guerrier, il jette à terre ses armes et sa tenue. Mais lorsque le soudard se baisse pour les ramasser, Clovis lui fend le crâne de sa francisque, en s'écriant : " Ainsi as-tu fait au vase à Soissons." Ce que l'Histoire a retenu dans la formule : " Souviens-toi du vase de Soissons".

Image : Clovis baptisé par Saint-Rémi, musée de Picardie à Amiens, cliché Pethrus, Wilipédia CC.

 

 

Louis VI le Gros (1081-1137)

"On ne prend pas le roi, ni à la guerre, ni aux échecs."

 

Le ro Louis VI, dit le Gros.

Le contexte historique : le 20 août 1119 à Brémule (Eure), se déroule une bataille sanglante qui oppose Henri 1er Beauclerc, roi d'Angleterre et duc de Normandie et le roi de France Louis VI le Gros. Les français sont battus, le roi de France bientôt encerclé et son cheval pris par la bride par un chevalier normand. Celui-ci crie victoire : " Le roi est pris ".  Alors, Louis VI le tue de sa masse d'armes en clamant : "On ne prend pas le roi, ni à la guerre, ni aux échecs ".

Malgré la bataille perdue, le roi réussit à fuir et se réfugie libre dans la forteresse des Andelys.

 

 

Philippe Auguste (1165-1223)

" Ma couronne au plus brave ! "

 

Le contexte historique : 

" En 1214, une grande alliance de princes menace le roi de France Philippe II. Le roi d’Angleterre Jean sans Terre, seigneur d’une mosaïque de fiefs de l’Aquitaine à la Normandie, s’est allié à l’empereur germanique Othon IV. Les comtes de Flandre et de Boulogne, vassaux rebelles au roi capétien, les rejoignent. Le dimanche 27 juillet, jour du Seigneur en principe exempt de combats, la coalition du Nord attaque le roi dans la plaine de Bouvines, près de Lille.

Le ménestrel de Reims (un chroniqueur et trouvère anonyme) compose vers 1260 la harangue de Philippe II. " Vous êtes tous mes hommes et je suis votre sire, je vous ai moult aimé, et porté grand honneur, et donné du mien largement ", dit le roi à ses barons et chevaliers. Si vous voyez que la couronne soit mieux employée en un de vous qu’en moi, je m’y octroie volontiers, et le veux de bon cœur et de bonne volonté. ". A ces mots, tous fondent en larmes. " Sire, pour Dieu merci, répondent-ils, nous ne voulons roi sinon vous. Et chevauchez hardiment contre vos ennemis, et nous sommes appareillés à mourir avec vous. "

On a,  par la suite, vulgarisé cette scène d’abdication symbolique en quelques mots: " Ma couronne au plus brave ! " Pour le roi, offrir sa couronne au plus valeureux, c’est reproduire la coutume de l’élection, désormais désuète. Elle rappelle à tous que son ancêtre Hugues Capet, fondateur de la dynastie, a été élu en 987 par les grands barons parce qu’il était précisément le plus brave. La victoire éclatante de Bouvines, sorte de jugement de Dieu, donnera au roi de France un prestige immense dans la Chrétienté. Il y gagne le surnom de Philippe "Auguste ", c’est-à-dire l’égal d’un empereur.".

(Voir la source du texte en fin d'article  *)

Naissance de Philippe "Dieudonné" ,donné par le Ciel à ses parents, Grandes Chroniques de France, Bibliothèque Sainte-Geneviève, Paris, image Wikipédia CC.

 

Philippe VI (1293-1350)

" Ouvrez, ouvrez, châtelain, c'est l'infortuné roi de France."

 

Le contexte historique :  c'est le célèbre chroniqueur Froissart qui rapporte l'événement. Le 20 août 1346, en pleine guerre de Cent ans, a lieu la bataille de Crécy-en-Ponthieu. Elle oppose Edouard III d'Angleterre, qui revendique la couronne de France en tant qu'héritier proclamé des rois capétiens, et le Valois Louis VI. Le combat se termine par la déroute des chevaliers français. Le roi de France parvient à fuir et, se présentant le soir venu devant le château de Broyé, implore en ces termes qu'on lui ouvre la porte : " Ouvrez, ouvrez, châtelain, c'est l'infortuné roi de France." Ce qui veut dire roi malchanceux, celui que la "fortune" a abandonné et lui a fait perdre la bataille.

Cette histoire est l'une de celle qui accrédite la légende des "Rois maudits", popularisée par la suite romanesque de Maurice Druon. De Philippe le Bel à Jean II le Bon, le règne de ces rois est jalonné d'événements familiaux tragiques, de querelles d'héritages et de conflits armés. Des forces centrifuges sont à l'oeuvre parmi les vassaux pour contester l'autorité royale. On attribue cette "série noire" à la malédiction qu'aurait lancé contre Philippe le Bel et ses héritiers le grand maître de l'ordre du Temple Jacques de Molay, en périssant sur le bûcher à l'issue d'un procès injuste.

On n'oubliera pas non plus l'invitation du même Louis VI lancée à ses barons avant de partir guerroyer : " Qui m'aime, me suive ! ", ce qui peut se traduire de deux façons : soit il était sûr de l'amour de ses vassaux et il s'agissait  de raviver leur enthousiasme, soit il en doutait, ce que l'Histoire démontre, et c'était un voeu pieux en quelque sorte !

Les premiers rois Bourbon retiendront la leçon d'un Etat faible soumis en permanence aux rebellions de la noblesse, en cherchant par tous les moyens à la neutraliser en centralisant leur pouvoir.

 

Philippe VI

 

Charles VI le Fol (1380-1422)

" Laissez passer la justice du roi !." 

Contexte historique : "Laissez passer la justice du roi !" Si les sources et l'exactitude totale des faits posent encore question, on fait généralement remonter la formule à Charles VI, un roi peu à peu tombé dans la folie.

Charles VI le Fol

Une première circonstance apparaît avec la révolte parisienne de 1382 (liée à l'imposisition d'une nouvelle taxe), dite des "maillotins", parce que les habitants de la ville cherchent à se procurer des maillets de plomb avant d'attaquer la prison du Grand-Châtelet. Les responsables de l'émeute sont pris et condamnés. Mais, contrairement aux usages de l'époque qui prônaient les châtiments publics "pour l'exemple", il est décidé de cacher le nombre des suppliciés en les tuant nuitamment de façon plus subreptice : on les noie dans la Seine, dans un sac cousu sur lequel est inscrit :

: " Laissez passer la justice du roi !." 

La formule reprend corps plus tard, en 1417 exactement. La reine Isabeau de Bavière mène alors en sa Cour une vie de débauche. Le roi ayant vent d'une de ses liaisons présumées avec le Chevalier de Bois-Bourdon, Maître d'hôtel de la souveraine, décide de se venger en faisant incarcérer puis torturer l'amant. Qui finit aussi ses jours tragiquement dans la rivière, également cousu dans un sac, porteur de la même inscription.

 

Louis XII (1462-1515)

"Qui s'y frotte s'y pique"

Ecu d'or datant de Louis XII, frappé d'un porc-épic

Contexte historique : la devise : "Qui s'y frotte s'y pique" n'a été attribuée formellement à Louis XII qu'au XVI ème siècle. En fait, il s'agit d'un embellissement et d'une francisation de la véritable devise du roi : "Cominus et eminus", signifiant "de près et de loin". Sur les blasons, la devise était accompagnée de l'image d'un porc-épic, animal supposé au Moyen-Age posséder des vertus guerrières, piquant de près avec ses dards, et les lançant au loin vers les ennemis. En réalité, la devise était primitivement celle des ducs d'Orléans. Quant aux lorrains de Nancy, ils piquaient tout autant avec un chardon associé à la formule : "Ne me touche pas, je pique ".

 

François Ier (1494-1547)

" Tout est perdu, fors l'honneur."

Le contexte historique :  la formule aurait été employée par le roi après la bataille de Pavie (24 février 1525), dans le nord de l'Italie, qui s'est traduite par la déroute des troupes françaises. Il s'agit de la phrase enjolivée d'une lettre destinée à la Reine mère, la duchesse d'Angoulême. La texte véritable est le suivant :

" Madame, pour vous faire savoir comment se porte le reste de mon infortune, de toutes choses ne m'est demeuré que l'honneur et la vie qui est sauve. "

La bataille de Pavie par Ruprecht Heller, Wikipédia CC.

Reprenons le fil des événements :

l' Empereur Charles Quint, qui guerroie alors en terre de France, connaît un échec en Provence. François Ier en profite pour tenter une percée en Italie du Nord qu'il convoite. En 1424, il reprend Milan perdue en 1421, puis poursuit vers Pavie qu'il assiège. Mais des renforts de l'armée de l'Empereur arrivent et s'insinuent dans le camp des assiégeants. Ironie de l'histoire, ces renforts sont commandés par Charles III de Bourbon, ancien Connétable de France et l'un des artisans de la victoire de Marignan dix ans plus tôt; qui est passé au service de Charles Quint. François Ier se range à l'avis de certains de ses conseillers qui écartent toute idée de retraite. Cette décision est fatale aux français qui perdent dix mille hommes et la plupart de leurs généraux, dont le célèbre La Palice.  Le roi de France est capturé, emmené à Madrid où il sera détenu un an dans l'attente du versement d'une rançon. Libéré, il laisse ses deux fils en otage en Espagne contre la rançon et l'exécution de certaines des clauses du traité de Madrid (1526), renonçant notamment à ses revendications sur l'Artois, la Flandre et l'Italie.

Parmi les sources de cet article, et pour en savoir plus :

- Citations historiques expliquées : Grands hommes, femmes d'envergure et événements marquants, des origines à nos jours, Eyrolles éditions, 2008. (*)

https://books.google.fr/books?isbn=2212330294

- Tous les rois de France :

http://touslesroisdefrance.fr/louisvi/

- Une touche d'HIstoire :

https://www.facebook.com/touchehistoire/posts/486665234764514

- http://www.histoire-france.net/annexes/citations

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