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Citons-precis.com

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Citations, aphorismes, maximes, sentences, pensées poétiques...

Une histoire de...pendu(s) ! (2/2 suite et fin ), Commentaires : suicide par pendaison, "A la lanterne !", le gibet de Montfaucon, etc.

Publié par Daniel Confland sur 21 Janvier 2017, 15:22pm

Catégories : #pensées poétiques

Mots-clefs : pendu, pendaison, corde, potence, gibet, Montfaucon, citations, aphorismes

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Le suicide par pendaison

En France, la pendaison reste en vogue parmi toutes les façons de se donner la mort : environ un suicide sur deux. Pourtant, bien qu'efficace - on a peu de chances de se louper par rapport à d'autres moyens -, le procédé est lent - une dizaine de minutes -et douloureux.

L'œdème créé par la compression des veines jugulaires entraîne une cyanose qui se traduira à l'arrivée par une effrayante tête bleue chez le suicidé et une langue pendue peu ragoûtante. Du fait de la pression concomitante sur les carotides, le candidat à la pendaison perd progressivement connaissance. Il est agité de spasmes, qu'on nomme communément la danse des pendus.

Chez le pendu masculin, le processus s'achève par une brutale érection et une éjaculation aussi précoce que définitive. L'une des causes du phénomène provient de l'afflux du sang vers le bas du corps.

Voir à ce sujet le Guide Motherboard des pires façons de se suicider, par Paul Douard, avril 2016.

A la lanterne !

Les révolutionnaires n'avaient de cesse que d'envoyer "à la lanterne" les aristocrates - "on les pendra !" dit la chanson -, les prêtres et autres contre-révolutionnaires présumés. En fait, il s'agissait d'utiliser les réverbères des rues comme potences improvisées. Mais le spectacle macabre ne pouvait s'apprécier que devant un maigre parterre, alors que la guillotine placée sur une estrade en place publique était capable de réunir des foules considérables enfiévrées par le sang. En outre, il était possible de couper des têtes "à la chaîne", d'où le succès de ce productivisme avant l'heure.

La punition des crimes par pendaison

Les fourches patibulaires

L'expression fourches patibulaires vient du latin "patibulum" qui signifie croix ou potence. Elle a longtemps désigné un gibet, formé de deux ou plusieurs colonnes de pierre dotées d'un madrier de bois horizontal où l'on pendait les condamnés à mort, généralement issus du petit peuple. Par souci "d'exemplarité", le gibet était situé bien en vue sur une colline, les pendus demeurant exposés là des jours; durant lesquels ils étaient la proie des corbeaux et autres prédateurs à plumes.

 

La ballade des pendus, François Villon, 3ème strophe

La pluie nous a débués et lavés,
Et le soleil desséchés et noircis.
Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais nul temps nous ne sommes assis
Puis çà, puis là, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charrie,
Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre. 
Ne soyez donc de notre confrérie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

 

Le gibet de Montfaucon à  Paris

On situe ce monument de sinistre mémoire sur une butte à proximité de l'actuelle place du Colonel Fabien et de l'Hôpital Saint-Louis, dans le nord de la capitale. D'abord en bois, où sa présence sur ce lieu est attestée dès le XIème  siècle, il subit de nombreuses modifications et extensions, jusqu'à se présenter au XVème siècle sous la forme d'une plate-forme rectangulaire de 14 mètres sur 10 en pierres maçonnées. 16 piliers carrés s'élançaient de cette base - soit autant que le nombre des quartiers de Paris recensés à l'époque -, sur lesquels venaient s'adosser les traverses en bois utilisées pour les pendaisons.

Une soixantaine de pendus pouvait en même temps se balancer au bout d'une corde à Montfaucon. L'édifice ne sera détruit qu'en 1760.

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Le gibet de Montfaucon vers 1460, Grandes Chroniques de France de Jean Fouquet, Wikipédia CC

Le gibet de Montfaucon vers 1460, Grandes Chroniques de France de Jean Fouquet, Wikipédia CC

Montfaucon : extrait de "La légende des siècles" de Victor Hugo

C'est délabré, croulant, lépreux, désespéré.

Les poteaux ont pour toit le vide. Le degré

Aboutit à l'échelle et l'échelle aux ténèbres.

Le crépuscule passe à travers des vertèbres

Et montre dans la nuit des pieds aux doigts ouverts.

Entre les vieux piliers, de moisissure verts,

Blèmes quand les rayons de lune s'y répandent,

Là haut, des larves vont et viennent, des morts pendent.

Et la fouine a rongé leur crâne et leur fémur.

Et leur ventre effrayant se fend comme un fruit mûr.

 

Quand les fourches patibulaires sont chargées à se rompre, [les cadavres] pendent aux arbres! (...) Toute saillie devient potence !

Victorien Sardou

La Bastille (...) semblait élevée à l'entrée de Paris, en face des seize piliers de Montfaucon, comme le gibet des libertés de la Nation.

Chateaubriand

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VOIR AUSSI L'ARTICLE DE NOVEMBRE 2015 :

Supplices, torture, ordalies, c'est toute la Question !

www.citons-precis.com/2015/11/supplices-torture-ordalies-c-est-toute-la-question.html

 

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