"Elémentaire, mon cher Watson !" s'exclamerait Sherlock. Tant il est vrai que le sens de cette expression populaire paraît aller de soi, et désigner quelqu'un de paisible, serein et semblant dénué de tout souci dans une existence que l'on pressent modeste.
De nos jours, chez les djeuns et ceux qui prétendent le rester, du moins au niveau du langage, l'expression, si elle est encore usitée tend à se "peaudechagriniser". Adieu Baptiste, et on pourra se contenter de répondre, à la question "ça va; la vie ?" : "Ouais, tranquille !"
Serait-ce dû à une paresse langagière ou à un avatar parmi d'autres de la déchristianisation de notre société ? Car il semble, en effet, que la première origine de l''expression remonte à loin et mettrait en scène Jean le Baptiste de l'Evangile, le baptiseur de Jésus sur les rives du Jourdain. Cet homme vivait en ascète, enseignant la vertu, la douceur et la sérénité, sans autre ambition que de prophétiser la venue du Messie.
Mais les exégètes de l'expression vont au delà de cette simplicité apparente pour la faire remonter au XIXème siècle, en tout cas dans l'extension de son usage populaire à cette époque. Deux explications complémentaires se font jour. La plus récente, d'abord, viendrait du personnage niais des parades foraines, surnommé Baptiste, qui subissait sans broncher les lazzis, le jet d'objets divers, en somme une sorte de défouloir à toute foule réunie en un lieu, dont les débordements ne sont jamais à exclure. La seconde, viendrait du mime-acteur Jean-Gaspard Debureau (1796-1846), dit Baptiste. Ses pantomines, avant la création de son Pierrot, un personnage beaucoup plus complexe qui l'a rendu définitivement célèbre, campaient quelqu'un de niais, qui subissait les situations les plus embarrassantes sans jamais se départir de son calme et de sa bonne humeur.
Sources :
https://www.expressions-francaises.fr/expressions-t/683-tranquille-comme-baptiste.html
https://www.pourquois.com/expressions_langage/pourquoi-etre-tranquille-comme-baptiste-.html
https://fr.wiktionary.org/wiki/tranquille_comme_Baptiste
Un exemple d'emploi de l'expression avec une épigramme.
C'est tranquille comme Baptiste, sous l'ombrée de son arbre
qu'il méditait sur rien, heureux d'être seulâbre
Lorsque Zeus se fâcha et sa foudre lâcha
il suçotait un gland quand l'arbre l'écrasa.
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