(NDLR : C'est vrai que c'est une (belle) musique diablement entêtante !
- Je n'ai écrit qu'un seul chef-d'œuvre, le Boléro, malheureusement il ne contient pas de musique.
(NDLR : Ravel avait écrit cette œuvre dans une intention expérimentale plus que musicale et pour mettre l'orchestration en relief; il craignait de plus que le succès de cette pièce se fasse au détriment du reste de son œuvre.)
- J'ai fait mon travail lentement, goutte à goutte. Je l'ai arraché de moi par morceaux. (1)
- Je n’ai jamais éprouvé le besoin de formuler, soit pour autrui soit pour moi-même, les principes de mon esthétique. Si j’étais tenu de le faire, je demanderais la permission de reprendre à mon compte les simples déclarations que Mozart a faites à ce sujet. Il se bornait à dire que la musique peut tout entreprendre, tout oser et tout peindre, pourvu qu’elle charme et reste enfin et toujours la musique. (2)
- Je me refuse simplement, mais absolument à confondre la conscience de l’artiste, qui est une chose, avec sa sincérité, qui en est une autre […]. Cette conscience exige que nous développions en nous le bon ouvrier. Mon objectif est donc la perfection technique. Je puis y tendre sans cesse, puisque je suis assuré de ne jamais l’atteindre. L’important est d’en approcher toujours davantage. L’art, sans doute, a d’autres effets, mais l’artiste, à mon gré, ne doit pas avoir d’autre but. (3)
- La musique peut tout entreprendre, tout oser et tout peindre pourvu qu'elle charme et reste enfin, et toujours, de la musique.
- La musique , je le crois, doit être émotionnelle d'abord puis intellectuelle ensuite
- La seule histoire d'amour que j'ai jamais eue a été avec la musique.
- Je ne demande pas que ma musique soit interprétée, mais seulement qu'elle soit jouée.
(NDLR : ce propos semble se rapporter à une "interprétation" (au sens littéral du terme) d'une œuvre du compositeur par Toscanini : Ravel est aussi pianiste et ses œuvres devraient être jouées comme il les joue lui-même !)
- Pourquoi devenir un Ravel de seconde zone quand on est déjà un Gershwin de première zone ?
(NDLR : c'est un compliment, alors que Gershwin voulait travailler avec Ravel sur la composition et bénéficier de ses conseil : Ravel refuse, avec cet argument.)
- Pour Debussy, le musicien et l'homme, j'ai eu une profonde admiration, mais par nature je suis différent de lui. Je pense avoir toujours personnellement suivi une direction opposée à celle du symbolisme de Debussy.
- Si (mes) Chansons Madécasses ne sont] pas devenu[es] tout à fait du Schoenberg , c'est que j'ai moins peur, en musique, de l'élément charme, par lui évité jusqu'à l'ascétisme, jusqu'au martyre. (1)
- La musique aux musiciens. Véritable interprétation de l'idée de Chopin. Pas aux professionnels, diable ! Musicien : créateur ou dilettante ; être sensible au rythme, à la mélodie, à l'harmonie, à l'atmosphère qui créent les sons. Frissonner à l'enchaînement de deux accords, comme au rapport de deux couleurs. La matière : cela importe d'abord dans tous les arts. Le reste en découle. (2)
- (Mozart) Pour nous, membres de la jeune école moderne, il est le plus grand des musiciens, le musicien par excellence, notre dieu !
Au cours de la dernière année de sa vie (NDLR : et souffrant de neurasthénie) (Ravel) assiste à une représentation de Daphnis et Chloé (l'une de ses œuvres) Il a pleuré et a dit :
- J'ai encore tellement de musique en tête. Je n'ai rien dit. J'ai tellement plus à dire. Cela me brise le cœur. Je me demande si tous les compositeurs partagent le même sort ? Quels chefs-d’œuvre avons-nous perdus à cause de décès prématurés ?
https://www.reddit.com/r/classicalmusic/comments/1wxxty/a_sad_quote_from_ravel/?tl=fr
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