Poignées d'amour, poignets d'amour et bourrelets d'amour : quelques développements et illustrations sur leurs points communs

Poignées d'amour, poignets d'amour et bourrelets d'amour : quels rapports, me direz-vous ? L'amour, c'est logique pure, mais encore ? Pour les poignées d'amour, c'est pourtant discutable, car à la base il s'agit de tissus adipeux qui s'accumulent sur les hanches. Pas vraiment de quoi susciter d' irrépressibles élans amoureux. Mais si, justement. L'une - ou l'autre - peut s'y agripper pour mieux entamer de (supposés) fougueux rapports. Si ce n'est pas beau, ce peut être utile à maints usages et l'évolution de l'humanité, n'est ce pas, est remplie d'exemples de ce type, même si, dan ce cas, c'est l'organe qui crée la fonction ! Illustrons cela d'un exemple versifié et pudique ou, fort heureusement, c'est l'homme qui est affligé de renflements horizontaux entourant une bedaine.

Avec les poignets d'amour, on entre davantage dans le vif du sujet. D'amour, sans doute, mais de sexe, sûrement. Imaginons deux êtres mutuellement épris et désireux de se prouver leur flamme. Imaginons les dans une position éminemment classique. Et bien les poignets de l'être supérieur - nous ne parlons naturellement pas de supériorité intellectuelle - peuvent être soumis à rude épreuve alors qu'il reposent à angle droit. Et plus la position dure longtemps, plus elle peut s'avérer douloureuse. Médicalement, le sujet devient sujet à ce qu'on appelle le "syndrome du canal carpien", du à la compression d'un nerf dans ce canal au niveau du poignet. Une conclusion s'impose : fi des postures routinières, soyons, soyez créatifs !

Venons en au bourrelet d'amour. Ici, point de pratiques érotiques raffinées, de délicieux préliminaires pour échauffer les sens, mais le sexe pour le sexe ou nul n'est besoin d'amour pour faire l'amour. On parle d'un temps pas si ancien où la femme, dans ce registre comme dans d'autres, n'avait guère voix au chapitre. Mais comment expliquer l'accolement de ces deux mots ? Selon les dictionnaires, un bourrelet c'est un "cylindre de tissu ou de matière souple rempli de bourre (de poils)." Pour quels usages ? Pour porter une charge sur la tête, pour élargir les robes sur les hanches, pour adoucir le contact avec une chaise percée, etc. Des coussins ou coussinets, en somme. Et de quel coussin pouvait-il bien s'agir dans l'acte sexuel ? Ce bourrelet là, vers le XVIIIème siècle et encore au début du XXème, servait aux femmes faisant face à l'amour "à la hussarde" de leur partenaire à se "protéger des ardeurs viriles des mâles et atténuer le choc de l'acte sexuel. Le coussin bourré de coton était percé en son centre d’un trou permettant d’introduire l’attribut viril. Le bourrelet s'attachait aux cuisses ou aux reins à l’aide de rubans.
Cet artifice permettait de « manœuvrer » sans craindre de blesser l’épouse ou l’amante à disposition." (1)

Les sources citées (1) illustrent d'exemples l'usage du bourrelet d'amour :

"Le duc de Roquelaure avait un membre très gros et très long. Quand il avait à se plaindre de sa femme, il la menaçait de la foutre sans bourrelet…" (Dans les Anecdotes du temps, en 1836)

"Dans mes élans lubriques, j'avais gagné deux pouces ; toutes les mesures étaient passées, mes compagnes étaient vaincues. Je touchais aux bourrelets sans lesquels on serait éventrée…" (Alfred de Musset (un roman libertin  justement attribué à, après sa mort), dans Gamiani ou deux nuits d'excès.

Le lecteur conviendra qu'on peut désormais faire aisément sans le bourrelet et l'amour à la hussarde. Il suffit de bien s'organiser, car :

"Le sens de l’organisation est à l’action ce que les préparatifs amoureux sont aux ébats réussis."        (Daniel Confland)

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Sources :

(1) https://www.lemonde.fr/blog/sexologie/2014/04/21/poignees-ou-bourrelets-damour/

(1) www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/13172-Poignees-d-amour-et-sexe-un-lien-historique#

https://www.cnrtl.fr/definition/bourrelet

Image de couverture :

"Vive l'Empereur", Charge du 4^e régiment de hussards à la  bataille de Friendland, d'après Edouard Detaille (1891) Musée des Arts de Nouvelle Galles du Sud (Australie), Wikipédia CC.

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